La célébration du soixantenaire de l’indépendance de la Guinée était au cœur de l’assemblée générale du parti au pouvoir de ce samedi 06 octobre 2018 à son siège .
À la veille de cette célébration, le président de la République s’est adressé à la nation. À cette occasion, Alpha Condé a dit qu’il assume le passé de la Guinée et demande pardon au peuple de Guinée.
Pour l’honorable Abdourahamane Seinkoun Camara, cette expression du président a tout son pesant d’or.
«C’est une phrase importante, courte, mais historique et lourde de signification », s’est-il félicité.
«Je rappelle que le 22 novembre 1970, la Guinée a été agressée par une bande de mercenaires de plusieurs pays occidentaux pour prendre le pouvoir en République de Guinée. Après cet événement, le gouvernement d’alors a constaté que des Guinéens avaient trahi la nation. Ceux-là ont été arrêtés et conduits au Camp Boiro.
Malheureusement ou heureusement, plusieurs d’entre eux ont perdu la vie. A l’issue de ce triste événement du Camp Boiro, il y a eu effectivement des traîtres à la nation qui ont été emprisonnés. D’autres aussi ont été injustement emprisonnés. Nous avons subi beaucoup d’injustice en ce moment.
En 1984 à Kindia, il y a eu aussi des moments de tristesse où nous avons perdu tous les dignitaires de l’ancien régime d’Ahmed Sékou Touré. Lors de la lutte pour la démocratie, il y a eu assez de morts lors des manifestations. Le 22 janvier 2007 est l’une des dates illustratives ainsi que celle du 28 septembre 2009 où il y a eu aussi beaucoup d’assassinats et de viols. Tout récemment, lors des manifestations politiques des opposants, il y a eu des morts », a indiqué le député uninominal de Kissidougou.
Pour lui, toutes les familles guinéennes sont coupables et victimes dans le passé douloureux de la Guinée.
«S’il faut procéder aujourd’hui à des jugements, d’une manière ou d’une autre, toutes les familles guinéennes seront impliquées ou touchées par les effets de cette justice. L’État n’a pas suffisamment de moyens financiers et techniques pour pouvoir établir la responsabilité des uns et des autres.»
Enfin, Abdourahamane Seinkoun Camara a invité les guinéens à se pardonner mutuellement « A partir de ce moment, nous devons réfléchir et se projeter vers l’avenir pour dire désormais plus jamais ça pour le bien de la Guinée. Nous avons eu la chance d’avoir l’indépendance dans les urnes sans effusion de sang, c’est très rare. En Algérie il a eu des morts, en Angola il y a eu près de 25 ans de guerre civile, en Guinée Bissau, en Mozambique, au Sao Tomé, au Congo, il y a eu beaucoup de morts. Nous devons abandonner la haine, nous devons nous pardonner. Nous avons qu’un seul et unique ennemi, c’est la pauvreté».