Culture




Souleymane Bah, lauréat du prix théâtre RFI 2020

Le « Prix Théâtre RFI » 2020 a été décerné à l'auteur guinéen Souleymane Bah,  le dimanche 27 septembre dans le cadre du festival francophone…

Le « Prix Théâtre RFI » 2020 a été décerné à l’auteur guinéen Souleymane Bah,  le dimanche 27 septembre dans le cadre du festival francophone Les Zébrures d’automne pour sa pièce « La Cargaison ».

Pour le célèbre metteur en scène guinéen, âgé de 46 ans, avoir ce prix est une reconnaissance, un énorme plaisir et un grand honneur . «Je suis arrivé à l’écriture théâtrale par effraction».

« Cela signifie pour moi la reconnaissance de mon travail en tant qu’auteur. Évidemment, j’ai déjà une longue carrière de metteur en scène, mais j’ai commencé à écrire pour le théâtre très récemment, en 2016. Pour moi, l’écriture théâtrale a été toujours quelque chose dont j’ai eu peur. Je dis souvent : je suis arrivé à l’écriture théâtrale par effraction. Avoir ce prix est une reconnaissance, un énorme plaisir et un grand honneur », a-t-il martelé

« La cargaison » est le titre du texte qui lui a valu ce précieux sésame. Un écrit inspiré d’une manifestation politique qui a eu lieu en octobre 2019, à Conakry et à l’issue de laquelle (manifestation), onze jeunes ont été tués. Leurs corps resteront gardés pendant une dizaine de jours, puisque les leurs veulent leur offrir des obsèques dignes de leur combat, alors que le pouvoir trouve en cela une volonté manifeste d’étaler son caractère répressif aux yeux du monde.

« La pièce est fortement inspirée de l’assassinat de onze jeunes Guinéens après une manifestation en octobre 2019 dans le cadre de la lutte du changement de la constitution et la volonté du chef de l’État guinéen actuel de briguer un troisième mandat. Les corps des onze jeunes ont été pris au piège par les deux extrêmes: le mouvement FNDC qui lutte contre le changement de la Constitution [permettant à Alpha Condé de briguer un troisième mandat présidentiel, ndlr], voulait offrir à ces corps des funérailles grandioses. De l’autre côté, l’Etat, le pouvoir, n’a pas envie que les choses se passent ainsi, parce que cela montrerait aux yeux du monde le caractère répressif de l’Etat. Les corps ont été pris dans ce piège-là et ils ont eu du mal à être enterrés. Certains étaient même en situation de décomposition. La pièce est fortement inspirée de ces cadavres qu’on a pendant très longtemps trimballés entre un hôpital et un autre… »

Notons que, c’est la deuxième fois qu’un Guinéen s’offre le Prix RFI Théâtre. Hakim Bah ayant été le premier.