Dans un communiqué daté du 22 octobre, l’association bourdon et associés, avocats du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), regrette le fait que ces violences ne sont que « le prolongement » d’autres violences qui viseraient à « museler et à intimider l’opposition ». En effet, La Guinée, qui a connue une campagne électorale mouvementée, enregistre des violences depuis le lendemain du scrutin du 18 octobre avec de nombreux cas de morts et de destructions de biens privés.
Les avocats se disent également étonnés du « silence coupable » de la communauté internationale, mais surtout de la France, face à ces événements.
COMMUNIQUE DES AVOCATS DU FNDC
Les soussignés dénoncent, au nom du FNDC, les violences post-électorales d’une extrême gravité qui sont survenues après l’élection présidentielle guinéenne le dimanche 18 octobre 2020. Ces violences ont entraîné la mort de plusieurs personnes membres de l’opposition, dans un climat de tension très lourd alimenté par le pouvoir en place.
Ce nouvel épisode sanglant s’inscrit malheureusement dans le prolongement de précédentes violences également commises dans un contexte électoral et qui n’ont eu pour autre but que de museler et d’intimider l’opposition.
Ce sont ces violences qui ont été dénoncées par les soussignés dans le cadre d’un signalement effectué auprès de la Procureure de la CPI puis dans le cadre d’informations complémentaires à la juridiction pénale internationale.
Les soussignés marquent leur étonnement et leur incompréhension face au silence coupable de la communauté internationale mais également de la France. Il est impératif qu’une réaction ait lieu à l’échelle internationale, Alpha Condé cherchant par tous les moyens à se maintenir au pouvoir y compris par la force. Tous les indicateurs montrent en effet que la situation pourrait basculer dans un gigantesque bain de sang.
Ils attirent également à nouveau l’attention de la CPI sur les exactions actuellement commises et que préfiguraient les déclarations d’Alpha Condé, notamment en ethnicisant le débat et en cherchant à créer de la division là où il devrait rassembler.
Les soussignés restent dans l’attente d’une ouverture d’enquête par la CPI qu’ils espèrent intervenir prochainement.
Les soussignés réitèrent qu’ils mobiliseront l’ensemble des voies juridiques afin que les responsables de ces nouvelles exactions soient traduits en justice.
Enfin, de sources concordantes, les soussignés ont appris qu’une grande vague de mobilisations devrait prochainement débuter. Ils maintiendront la plus grande vigilance quant au déroulement de ces événements.
Paris, le 22 octobre 2020
William Bourdon Vincent Brengarth