Marcel de Souza, président sortant de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a révélé, samedi à Lomé, l’ouverture prochaine, par la conférence des chefs d’Etat, des procédures de sanction contre les acteurs de la crise politique en Guinée Bissau, faute de « progrès significatifs » de l’application de l’accord de Conakry.
M. De Souza a dévoilé cette menace, en réponse à la presse sur l’évolution de la résolution de la crise politico-institutionnelle depuis trois ans en Guinée-Bissau, en marge d’une session extraordinaire du conseil des ministres de la CEDEAO qui s’est tenue à Lomé sur l’attribution de dix-sept postes statutaires au sein du regroupement communautaire de l’Afrique de l’ouest.
Selon le président, il s’agira de sanctions contre tout protagoniste de la crise n’ayant pas permis la bonne application de l’accord de Conakry, conclu en octobre 2016, pour le dénouement rapide et pacifique de la crise.
M. De Souza a rappelé la conclusion d’une mission dépêchée les 17 et 18 janvier en Guinée-Bissau pour » noter les progrès significatifs » accomplis dans le cadre de cet accord.
Dépêchée par le président en exercice de la CEDEAO Faure Gnassingbé et le président Alpha Condé, médiateur de la crise, la mission a remis une déclaration sur la question à la CEDEAO.
« Il ressort que les progrès significatifs n’ont pas été accomplis et que maintenant nous devons faire un rapport à la conférence des chefs d’Etat pour engager les procédures de sanctions », a déclaré M. De Souza.
Ce sont des sanctions que décidera la conférence des chefs d’Etat et qui seront appliquées à tous ce qui ont entravé « la bonne application » de l’accord de Conakry, a précisé le président sortant de la Commission de la CEDEAO.
Le 16 janvier, le ministre d’Etat aux anciens combattants et à la réinsertion Aristide Da Silva, à la tête d’une délégation de la Guinée-Bissau, est venu solliciter, à Lomé, l’intervention de Faure Gnassingbé.
Il était question pour la délégation de demander au président de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO de « peser de tout son poids » dans la résolution de la crise politico-institutionnelle en Guinée-Bissau.
« On est sorti de cette audience convaincu qu’effectivement il utilisera tous ses moyens et pèsera de tout son poids pour qu’on puise aller de l’avant, pour qu’on puisse mettre en oeuvre intégralement l’accord de Conakry et trouver de cette façon-là une issue à la crise politico-institutionnelle en Guinée-Bissau », a déclaré M. Da Silva, au sortir de l’audience chez Faure Gnassingbé.
L’instabilité actuelle en Guinée-Bissau est une crise politico-institutionnelle marquée par l’absence d’un Premier ministre consensuel et la réintégration problématique de 15 députés exclus.
Les députés en questions sont des dissidents du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), parti majoritaire en Guinée-Bissau.