À quelques jours du congrès UFDG 2025, prévu le 6 juillet, un conflit ouvert oppose Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG), au ministère de l’Administration du territoire. En cause : l’injonction ministérielle exigeant la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo au sein du parti, sous peine de suspension du congrès.
Dans un courrier daté du 30 juin 2025, envoyé depuis Abidjan, Cellou Dalein a dénoncé une décision « partiale et infondée », accusant le ministère de s’appuyer uniquement sur les accusations du Mouvement des Réformateurs de l’UFDG (MR-UFDG), qualifié de « courant illégal sans existence juridique ».
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Une injonction contestée sur le fond et la forme
Le ministère, dirigé par le général Ibrahima Kalil Condé, a sommé l’UFDG de suspendre son congrès jusqu’à la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo, actuel porte-parole du gouvernement, et l’ouverture d’un dialogue avec toutes les franges internes du parti. Le gouvernement évoque le non-respect des statuts, une décision judiciaire non exécutée, et un risque de troubles à l’ordre public.
Mais pour Cellou Dalein, ces arguments sont juridiquement infondés. Il rappelle que la légalité du congrès UFDG 2025 a été confirmée par le jugement n°235 du Tribunal de Dixinn en date du 23 mai, autorisant formellement l’organisation de l’événement.
Un conflit entre justice et administration
La direction de l’UFDG souligne que si le jugement évoquait effectivement la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo, cette partie a été contestée en appel. En revanche, la tenue du congrès n’a pas été remise en cause. Pour le parti, l’injonction administrative constitue donc une immixtion illégale dans ses affaires internes, contraire à la Constitution guinéenne et à la Charte des partis politiques.
« Le ministère tente d’obtenir par voie administrative ce que la justice n’a pas validé », dénonce la direction du parti.
L’UFDG considère le MR-UFDG comme un groupe dissident ayant rompu avec la ligne politique officielle, ce qui le disqualifie comme interlocuteur légitime.
Un climat politique sous tension
Cette affaire survient dans un contexte où le régime de transition dirigé par le CNRD est accusé de restreindre les libertés politiques. Déjà en mars 2025, l’UFDG dénonçait des tentatives de déstabilisation de la part du pouvoir, notamment via la cooptation de cadres comme Ousmane Gaoual.
Malgré les pressions, le congrès UFDG 2025 reste maintenu selon Cellou Dalein, qui affirme agir dans le strict respect des statuts internes et du cadre légal. Il appelle le ministère à revenir sur sa décision, tout en maintenant sa volonté de préserver l’unité du parti sans céder aux injonctions politiques.
