Le gouvernement guinéen ne tremblera pas sur ses bases. Interpellé ce mercredi 24 septembre sur une éventuelle démission du gouvernement suite à l’adoption de la nouvelle Constitution, le Premier ministre Bah Oury a opposé une fin de non-recevoir catégorique. Lors d’un point de presse au palais de la Colombe, le chef du gouvernement a assuré qu’aucune disposition de la loi fondamentale n’exige une telle mesure.
« Dans aucun article de cette présente Constitution, il n’est dit que le gouvernement doit démissionner », a-t-il martelé, face aux journalistes. Une réponse ferme à ceux qui anticipaient un remaniement ou une dissolution suite à la victoire écrasante du « Oui » au référendum du 21 septembre.
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« Ce n’est pas une modification, c’est une nouvelle Constitution »
Bah Oury a tenu à préciser un point crucial : le scrutin ne visait pas à modifier la Constitution, mais à en adopter une nouvelle. Une nuance qui, selon lui, change tout. « Il faut se conformer aux principes édictés par cette Constitution qui devra être promulguée le plus rapidement possible après un passage de 72 heures au niveau de la Cour suprême », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a fustigé ceux qu’il qualifie d’adeptes des « changements perpétuels » et des « éternelles questions de changement de postes ». Pour lui, la priorité absolue doit être la stabilité – un axe majeur de l’action publique qu’il entend défendre.
La stabilité comme ligne directrice
« Nous recherchons la stabilité. Et cette stabilité doit être adossée par le respect scrupuleux des règles démocratiques, des règles constitutionnelles et dans une vision très ouverte et constructive du présent et du futur », a-t-il insisté.
Il a appelé à « revisiter les paradigmes » pour privilégier une « logique de cohérence absolue ». Un plaidoyer pour la continuité, dans un contexte où beaucoup s’interrogeaient sur l’avenir de l’équipe en place après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fondamentale.
Des changements possibles… mais plus tard
Le chef du gouvernement n’a pas totalement fermé la porte à un éventuel remaniement, mais il en a conditionné la possibilité à deux facteurs : le timing et la volonté présidentielle. « Je ne dis pas qu’il n’y aura pas à un moment donné des changements, c’est tout à fait nécessaire. Mais ce sera lorsque le moment sera là et en fonction du pouvoir discrétionnaire du président de la République ».
Un message clair : si changement il y a, il ne se fera pas sous la pression, mais selon le calendrier et l’appréciation du général Mamadi Doumbouya.
Ce discours tranchant montre que le pouvoir transitionnel entend verrouiller sa trajectoire et éviter toute précipitation. La balle est désormais dans le camp de la Cour suprême, qui doit valider les résultats. Ensuite, ce sera au président de décider de l’étape suivante. Mais d’ores et déjà, Bah Oury a signifié que le cap restait celui de la stabilité.
