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Mohamed Lamine Bangoura bientôt face à ses juges ?

Ironie du sort : l'ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, pourrait bientôt comparaître devant une autre cour.…

Ironie du sort : l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, pourrait bientôt comparaître devant une autre cour. Poursuivi pour corruption, détournement de fonds publics et enrichissement illicite estimé à 20 milliards de francs guinéens, le magistrat est détenu depuis décembre 2022. Son dossier, en instruction devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), arrive à son terme.

Une procédure à son point culminant

Selon une source judiciaire proche du dossier, la machine judiciaire tourne à plein régime. « Après les observations des parties, le dossier a été transmis au parquet pour réquisitoire. Celui-ci a déjà été signé et renvoyé à la chambre de l’instruction pour règlement ». Le compte à rebours final est enclenché.

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Le dénouement dépend maintenant de l’alignement des planètes judiciaires. « Si la chambre et le parquet vont dans le même sens — que ce soit pour un renvoi ou un non-lieu —, il n’y aura pas de blocage ». Dans ce scénario, le procès pourrait s’ouvrir « très prochainement », selon nos informations.

L’ombre des divergences potentielles

Mais le chemin vers le prétoire reste semé d’embûches. La même source évoque la possibilité de divergences qui pourraient « entraîner un appel et retarder l’échéance ». Cette hypothèse rappelle la complexité des dossiers de haute corruption, où les manœuvres dilatoires ne sont jamais exclues.

L’enjeu dépise la simple condamnation d’un individu. Il s’agit de tester la capacité de la justice guinéenne à juger ses plus hauts magistrats. Mohamed Lamine Bangoura, ancien gardien de la Constitution, devient malgré lui le symbole de cette bataille pour l’État de droit.

Un test pour la justice transitionnelle

Ce procès potentiel intervient dans un contexte de lutte contre la corruption érigée en priorité par les autorités de transition. La CRIEF, créée pour traiter les dossiers de grande criminalité économique, vit ici son premier grand test concernant un ancien haut responsable de l’appareil judiciaire.

Alors que la Guinée tente de tourner la page des années de gouvernance controversée, le dossier Bangoura cristallise les espoirs de changement. Sa conclusion prochaine — quelle qu’elle soit — enverra un signal fort sur la détermination des nouvelles autorités à assainir la vie publique. Reste à savoir si la justice pourra trancher ce nœud gordien sans entraves.

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