Depuis son exil, la voix porte loin. Ce lundi 15 septembre, Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre et figure incontournable de l’opposition guinéenne, a rompu le silence. Dans une allocution poignante diffusée sur les réseaux sociaux, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a appelé ses compatriotes à boycotter massivement le référendum constitutionnel prévu le 21 septembre. Un discours qui tombe comme un coup de tonnerre dans un pays sous tension.
« Une mascarade électorale » à boycotter
Le ton est donné, sans équivoque. « Ne participez pas à cette mascarade », lance-t-il, visage grave. Pour Diallo, ce référendum n’est qu’un instrument au service de la junte du général Mamadi Doumbouya pour « légitimer un coup d’État ». Sa consigne est claire : rester chez soi le jour du vote.
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« Même si vous votez Non, votre vote sera compté Oui », affirme-t-il, mettant en garde contre ce qu’il présente comme une « vol en perspective des suffrages ». Un discours de défiance qui s’appuie sur une conviction : le processus électoral serait déjà verrouillé.
Un appel à l’unité nationale
Au-delà du boycott, Diallo tisse la toile de l’unité. « Aucune appartenance à un groupe particulier, politique, régional ou ethnique ne doit nous diviser », insiste-t-il. La Guinée comme « maison commune » : cette rhétorique vise à transcender les clivages traditionnels pour construire un front commun contre la junte.
Son message s’adresse aussi à la communauté internationale. Il l’exhorte à ne pas être « complice » de ce qu’il qualifie de « simulacre de démocratie ». « Comprenez qu’il n’y a pas de stabilité sans justice, pas de paix durable sans liberté », plaide-t-il.
Les enjeux d’une mobilisation
Ce discours intervient à un moment crucial. Alors que la Guinée s’apprête à tourner une page constitutionnelle, l’opposition tente de reprendre la main. Diallo, en exil depuis plus de trois ans, cherche visiblement à repositionner son leadership sur l’échiquier politique.
Pour les observateurs, cet appel pourrait relancer une contestation jusqu’ici fragmentée. Reste à savoir si cette voix venue de l’exil trouvera écho dans les rues de Conakry et à l’intérieur du pays.
Le 21 septembre s’annonce comme un jour de vérité. Entre urnes boycottées et bulletins contestés, la Guinée pourrait bien vivre un nouveau tournant dans sa tumultueuse transition politique. Le pouvoir devra compter avec une opposition qui, visiblement, n’a pas dit son dernier mot.
