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Télimélé : les élèves manifestent contre la grève des enseignants

Ce mardi 2 décembre 2025, les rues de Télimélé ont résonné d’une colère inhabituelle : celle des élèves. Lassés des salles de…

Journal de Conakry

Ce mardi 2 décembre 2025, les rues de Télimélé ont résonné d’une colère inhabituelle : celle des élèves. Lassés des salles de classe vides et de l’incertitude qui pèse sur leur année scolaire, des centaines de jeunes ont investi les artères de la ville pour crier leur frustration. La cause ? La grève générale d’une partie de l’intersyndicale de l’éducation, qui paralyse les écoles publiques depuis plusieurs jours.

« Nous voulons simplement reprendre les cours, comme les autres », lance un élève, le regard déterminé. Comme beaucoup, il constate, amer, que les écoles privées, elles, fonctionnent normalement. Cette injustice apparente a mis le feu aux poudres.

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Des écoles fantômes et une jeunesse déboussolée

Le grand lycée de la préfecture et le collège Dara offraient le même spectacle désolant ce matin-là : aucun enseignant présent, des salles vides, des cours suspendus. Face à ce vide, l’inquiétude a cédé la place à la colère. « On ne sait même pas si on va pouvoir terminer l’année », confie une lycéenne, résumant le sentiment d’abandon qui gagne les élèves.

La tension a atteint son paroxysme devant la Direction préfectorale de l’Éducation (DPE). Excédés, des jeunes ont dressé des barricades, bloquant la circulation pour exiger une reprise immédiate des cours. Leur mouvement, spontané et né du désespoir, a rapidement pris de l’ampleur.

L’intervention tactique des forces de l’ordre

Alertées, la police et la gendarmerie sont intervenues rapidement. Mais loin d’user de la force, les agents ont privilégié la dialogue et la pédagogie. « Avec beaucoup de tact », selon les témoins, ils ont sensibilisé les jeunes manifestants, les invitant à regagner leurs domiciles dans le calme. Leur approche a permis de désamorcer la tension et d’éviter tout débordement, restaurant progressivement l’ordre dans la ville.

Le silence qui inquiète

Si le calme est revenu dans les rues de Télimélé, l’incertitude, elle, demeure entière. Aucune communication officielle des autorités éducatives n’a encore été faite concernant la durée de la grève ou les mesures de rattrapage envisagées pour le retard accumulé.

Ce mouvement des élèves de Télimélé est un signal fort. Il révèle l’impact profond d’un conflit social sur la jeunesse, première victime des interruptions scolaires. Alors que les enseignants réclament de meilleures conditions, les élèves, eux, réclament simplement leur droit fondamental à l’éducation. Leur colère pacifique mais déterminée pose une question cruciale aux adultes, syndicalistes et autorités : jusqu’à quand l’avenir scolaire de toute une génération sera-t-il l’otage d’un conflit ?

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