Rafiou Sow Libre après une Nuit au Commissariat

CONAKRY – L’inquiétude n’a duré que quelques heures. Interpellé dans la nuit de lundi à mardi, le président du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP), Rafiou Sow, a retrouvé la liberté dans l’après-midi du 25 novembre 2025. Son passage éclair au commissariat spécial de la police routière de Bambéto a provoqué une vive indignation, notamment de la part de son avocat, qui dénonce un abus de pouvoir.

Me Alpha Amadou DS Bah a confirmé la libération de son client. Il a évoqué l’intervention de plusieurs personnalités, sans en révéler les noms. Selon lui, ces appuis ont accéléré la sortie du leader politique, un signe que des pressions politiques ou diplomatiques ont probablement pesé dans la balance.

L’interpellation reste toutefois au cœur des critiques. L’avocat affirme que son client rentrait d’une simple visite chez un ami lorsque plusieurs pick-up transportant gendarmes et policiers ont bloqué son véhicule. Ils l’ont ensuite conduit directement au commissariat de Bambéto. Pour la défense, ce déploiement paraît excessif et injustifié.

La raison officieuse évoquée – avoir suivi le cortège du directeur général de la Police nationale – a été immédiatement contestée. Me DS Bah rappelle que l’arrestation a eu lieu tard dans la nuit, à un moment où la circulation était fluide. Selon lui, cet argument ne tient donc pas.

Une arrestation qui laisse des zones d’ombre

La défense parle désormais d’une « violation grave » des droits de son client. L’avocat juge incompréhensible qu’un tel dispositif serve à interpeller un responsable politique se rendant simplement chez un ami. Il affirme vouloir exiger des explications, car l’affaire dépasse, selon lui, la simple méprise.

Malgré la libération rapide de Rafiou Sow, cet épisode pourrait laisser des traces. L’opposition guinéenne suit l’affaire de près, et plusieurs observateurs redoutent de nouvelles tensions. Le dossier reste donc ouvert, et les prochains jours pourraient apporter des éclaircissements sur les motivations réelles de cette interpellation.

28 septembre 2009 : la CPI presse la Guinée sur le procès en appel

CONAKRY – Le temps de la justice semble s’arrêter. Le procès en appel des massacres du 28 septembre 2009 tarde à s’ouvrir.

Mercredi, une délégation de la Cour pénale internationale (CPI) s’est déplacée à Conakry pour rappeler l’urgence du dossier. Menée par le procureur général adjoint, Mame Mandiaye Niang, la mission a été reçue par le Premier ministre Bah Oury.

« La CPI veut s’assurer de la continuité du procès complémentaire et de l’instance d’appel », a déclaré M. Niang. Il a insisté sur un impératif : que « les victimes obtiennent justice ». Ces mots résonnent comme un rappel à l’ordre discret. La procédure d’appel patine depuis plusieurs mois.

Une collaboration sous tension

Cette rencontre s’inscrit dans un partenariat officiel entre la Guinée et le Bureau du procureur de la CPI. Le ministre de la Justice, Yaya Kaïraba Kaba, a rappelé que cette convention permet « un suivi régulier de l’avancée du procès ».

Le Premier ministre Bah Oury a rassuré ses visiteurs : le gouvernement « continuera à soutenir le processus judiciaire ». Il a ajouté que cette collaboration renforce la crédibilité de la justice guinéenne et la confiance de la communauté internationale.

L’ombre de la grâce Dadis Camara

Malgré ces assurances, un souvenir demeure : la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, l’ancien chef de la junte, avant l’examen de l’appel. Cette décision avait suscité incompréhension et colère parmi les victimes. Elle entretient encore les doutes sur la volonté réelle des autorités d’aller au bout du processus.

La visite de la CPI sert donc à réaffirmer l’engagement des autorités guinéennes et de l’institution internationale. M. Niang a promis un déroulement « complet et transparent » de la deuxième phase du procès.

Les victimes dans l’attente

Pour les familles des victimes du stade du 28 septembre, ce contact ravive un espoir mitigé. Elles attendent depuis des mois la suite d’un procès historique.

Le gouvernement assure que toutes les dispositions seront prises pour garantir la continuité et la bonne conduite des procédures. Cependant, sur le calendrier précis, le flou reste entier.

La balle est désormais dans le camp de la justice guinéenne. Elle devra démontrer qu’elle peut boucler ce chapitre douloureux sans céder aux pressions ni aux oublis commodes.

Alpha Condé aux militaires : « L’armée guinéenne a été trahie »

La voix de l’ancien président résonne comme un rappel à l’ordre. À la veille du 67e anniversaire de l’armée guinéenne, Alpha Condé rompt le silence dans un message cinglant. Sur sa page Facebook, l’homme d’État évincé par le putsch de 2021 dresse un bilan sans concession : l’institution militaire, autrefois fierté nationale, serait devenue « l’outil d’un pouvoir illégitime ».

« Notre armée a été divisée, instrumentalisée, tribalisée », assène-t-il, dans une prose qui mêle nostalgie et colère. Le ton est grave, les mots pesés. Loin des traditionnels vœux protocolaires, son message sonne comme un véritable manifeste politique.

La trahison du 5 septembre 2021

L’ancien chef de l’État revient longuement sur ce qu’il qualifie de « rupture tragique ». « Ce jour-là, un groupe d’individus armés, au mépris du serment militaire, a pris les armes contre leurs propres frères d’armes. » La charge est directe, sans ambages. Selon lui, le coup d’État a brisé une dynamique de réforme entamée durant sa décennie au pouvoir.

« Entre 2011 et 2021, nous avions engagé la réhabilitation de notre armée. Elle commençait à reconquérir la confiance du peuple », rappelle-t-il, dressant le portrait d’une institution sur la voie de la professionnalisation avant que tout ne bascule.

L’armée, otage d’intérêts obscurs

Le réquisitoire s’alourdit lorsqu’il évoque la situation actuelle. « L’armée guinéenne a été utilisée comme un outil de répression au service d’intérêts obscurs, mafieux et égoïstes. » Des accusations lourdes qui visent directement la junte au pouvoir.

Les morts suspectes sont nommées : le général Sadiba Koulibaly, le colonel Célestin Bilivogui, et ces « dizaines d’autres sans nom ». La découverte récente de corps à Forécariah, supposés être des militaires, est présentée comme « une tache supplémentaire sur la conscience nationale ».

L’appel à la conscience républicaine

Face à ce constat sombre, l’ancien président lance un vibrant plaidoyer. « Je vous invite à renouer avec les valeurs fondatrices de 1958 : patriotisme, discipline, solidarité. » Son message s’adresse directement aux soldats, qu’il exhorte à redevenir des « citoyens en uniforme » plutôt que des « instruments d’oppression ».

« La vraie loyauté n’est pas envers un homme, mais envers la patrie », insiste-t-il, dans une phrase qui résonne comme un désaveu de l’actuel pouvoir militaire.

Ce message intervient dans un contexte politique tendu. Alors que la transition peine à dessiner une issue démocratique, la parole d’Alpha Condé pèse d’un poids considérable. Son appel à faire du 1er novembre une « journée de réengagement patriotique » sonne comme un ultimatum adressé à ceux qui ont « trahi » l’idéal de l’armée républicaine. Le vieux lion de la politique guinéenne n’a visiblement pas dit son dernier mot.

Opération anti-criminalité à Conakry : 51 interpellations à Yattaya et Sonfonia

Les forces de sécurité ont mené une opération anti-criminalité à Conakry, ce mercredi 10 juillet 2025. Les unités ont visé des zones sensibles comme Yattaya, Sonfonia Gare II et T8.

Drogue : des “temples de bandits” démantelés

À Yattaya et Sonfonia Gare II, les agents ont arrêté 21 personnes, dont deux femmes. Ils ont saisi du Kush, du chanvre indien, des pipettes et du matériel de conditionnement. Ces éléments prouvent l’activité de revente et de consommation sur place.

La CMIS 6, les BSIP de Nongo et Sonfonia, ainsi que les BAC 2, 3 et 7 ont coordonné cette opération. Ils ont ciblé des lieux connus pour abriter des trafiquants.

Escroquerie : démantèlement d’un réseau à T8

À T8, les forces de l’ordre ont fermé une structure nommée Infinity Millenium, accusée de fraude numérique. Les agents ont interpellé 30 individus, dont 11 femmes. Ce groupe opérait sous couvert d’une fausse entreprise, avec des méthodes similaires à celles de QNET, déjà interdite.

Plusieurs victimes affirment avoir versé entre 8 et 8,5 millions de francs guinéens pour intégrer ce système. Les enquêteurs ont saisi des ordinateurs, des registres et d’autres documents compromettants.Le commissariat central de Sonfonia poursuit les enquêtes. Cette opération anti-criminalité à Conakry montre l’engagement du gouvernement à démanteler les réseaux mafieux qui déstabilisent les quartiers.

Conakry : des tirs signalés à Koloma

Dans la nuit du jeudi 15 avril 2021, Des tirs à l’arme ont été entendus à Koloma, un quartier de la capitale Conakry. De sources concordantes, ces tirs ont eu lieu précisément après la prière de 20 heures, a appris Africaguinee.com de sources concordantes.

Interrogé ce vendredi, 16 avril 2021, par nos confrères de FIM FM, le ministre de la sécurité et de la protection civile, Albert Damatang Camara  s’est  exprimé en ces termes :

« J’ai reçu un message ce matin de la BAC chargée de la zone qui dit effectivement, à la sortie de la prière du soir, ils ont reçu des jets des pierres. Ils ont été obligés d’évacuer la zone. Alors est-ce que c’est la même chose qu’on parle ? Sinon, je ne vois pas pourquoi des agents vont aller tirer pour disperser des gens qui font la prière du soir. Il faut qu’on sorte de ça, de cette manière systématique et mannequin de dire qu’il y a des forces de sécurité qui en veulent à des citoyens qui n’ont absolument rien fait ».