Transition politique en Guinée : le revirement stratégique de Cellou Baldé

La transition politique en Guinée, amorcée depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, continue de bouleverser l’échiquier politique national. Parmi les figures les plus marquantes de ce reformatage, Cellou Baldé incarne à lui seul la mue stratégique de plusieurs opposants.

Longtemps considéré comme l’un des critiques les plus virulents du régime transitoire, l’ex-député de Labé et cadre de l’UFDG a progressivement troqué la confrontation contre un positionnement conciliant. Ce changement de cap, tout sauf anodin, illustre les dynamiques d’alliances fluctuantes qui rythment la vie politique guinéenne.

D’un discours tranchant à une posture d’allié

En 2023, Baldé dénonçait avec fermeté ce qu’il appelait les « dérives autoritaires » du CNRD. À l’Assemblée générale de l’UFDG, il s’inquiétait de la durée incertaine de la transition et appelait au retour à l’ordre constitutionnel.

Mais depuis début 2025, le ton a changé. Présent lors de rassemblements pro-CNRD à Boké, puis à Mamou, il adopte un langage d’ouverture. À Labé, il appelle désormais les populations à « sortir de l’opposition systématique » et à « accompagner la dynamique en cours ».

Une stratégie politique calculée

Ce repositionnement n’est pas sans calcul. Alors que la transition politique en Guinée se prolonge, Baldé se rapproche du pouvoir central. Il accompagne la vulgarisation du projet de nouvelle Constitution et s’affiche avec des ministres de la transition, notamment à Labé, fief symbolique de l’UFDG.

Son engagement dans cette zone stratégique ne semble pas fortuit. Il affaiblit ainsi l’ancrage de Cellou Dalein Diallo dans sa propre base et se positionne comme une alternative interne crédible.

Une constante de la politique guinéenne : l’opportunisme

Cette trajectoire rappelle d’autres basculements, comme celui de Mouctar Diallo en 2020, lors de la campagne pour le troisième mandat d’Alpha Condé. Elle révèle surtout un mal récurrent de la classe politique : l’absence de ligne claire, souvent dictée par des considérations de survie politique plus que par des convictions.

Cellou Baldé, hier pourfendeur du régime, devient aujourd’hui l’un de ses plus zélés promoteurs. Une illustration frappante de la manière dont la transition politique en Guinée redessine, parfois brutalement, les postures des acteurs politiques.

Sommet sur les systèmes alimentaires : la Guinée affine sa stratégie avant Addis-Abeba

À quelques jours du 2ᵉ Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, prévu du 27 au 29 juillet 2025 à Addis-Abeba, la Guinée accélère sa préparation. Ce mercredi, le Premier ministre Bah Oury a présidé l’ouverture de l’atelier national de validation du Rapport pays, à Conakry.

Cette rencontre marque une étape clé dans l’élaboration de la feuille de route nationale pour des systèmes alimentaires durables, inclusifs et résilients.

Nutrition, inclusion et souveraineté alimentaire

Le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM), Cyridion Usengumuremyi, a réaffirmé l’engagement du système onusien. Il promet un soutien actif dans la mobilisation de ressources, le renforcement des capacités, et la promotion de politiques fondées sur la science.

De son côté, Bah Oury a insisté sur l’enjeu de la nutrition, la qualifiant de « levier fondamental du développement humain ». Il appelle à intégrer pleinement le couple nutrition-vaccination dans les politiques publiques, aux côtés de l’éducation.

Vers une nouvelle économie alimentaire en Guinée

Pour le Premier ministre, la lutte contre la malnutrition passe par une production accrue, gage de souveraineté et de sécurité alimentaires. Il insiste sur la nécessité d’impliquer le ministère de l’Industrie et du Commerce dans cette dynamique.

Il appelle également à encourager l’économie locale : groupements féminins, ateliers de transformation, initiatives communautaires. Ces efforts doivent désormais s’inscrire dans une vision structurée et durable, capable d’assurer un avenir nutritionnel sain aux générations futures.

Nouvelle Constitution en Guinée : Bah Oury veut tourner la page des mandats à vie

Le Premier ministre Bah Oury a lancé, mardi 22 juillet au Palais du Peuple, la campagne de vulgarisation du projet de nouvelle Constitution en Guinée. Dans son discours, il a insisté sur une volonté ferme : mettre fin aux dérives liées à la soif de pouvoir.

« Ce qui nous a causé du tort par le passé, c’est la volonté de se cramponner au pouvoir. Le nouveau texte consacre des intangibilités pour empêcher toute tentative de contournement de la loi. »

L’objectif est clair : interdire toute prolongation de mandat au-delà des deux autorisés.

Pour une alternance pacifique et durable

Selon Bah Oury, cette mesure vise à garantir la paix et la stabilité dans le pays. Finies les crises électorales sanglantes et les violences post-électorales. Le chef du gouvernement appelle à un changement de culture politique.

« Il faut que l’alternance devienne une réalité régulière, sans qu’on se jette des pierres ou qu’on s’entretue », a-t-il déclaré devant les participants.

Une avancée démocratique pour la Guinée

Pour Bah Oury, cette nouvelle Constitution guinéenne représente une étape décisive dans l’histoire du pays. Il évoque les années de souffrance électorale, les morts, les tensions et l’instabilité.

« C’est une avancée majeure pour ceux qui ont connu cette longue période de sang versé à chaque élection. »

Le nouveau fichier électoral ravive les tensions à l’approche du référendum

Le fichier électoral biométrique, récemment présenté à Conakry, devait marquer un tournant vers le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée. Il sera utilisé pour la première fois lors du référendum de septembre 2025 sur l’adoption d’une nouvelle Constitution. Pourtant, loin de faire consensus, ce fichier alimente déjà de vives polémiques politiques.

Selon les autorités, plus de 6,7 millions d’électeurs ont été enrôlés, y compris au sein de la diaspora. Le ministre de l’Administration du territoire, Ibrahima Kalil Condé, a salué un processus « réussi », fruit d’une mobilisation nationale et diplomatique, affirmant que le fichier électoral biométrique mettra fin aux crises électorales récurrentes.

Mais dans les rangs de l’opposition et de la société civile, le doute domine. Le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) conteste la régularité des chiffres, particulièrement ceux de la région de Kankan, qui dépasse 2 millions de recensés, devançant Conakry, pourtant plus peuplée. Le vice-coordinateur du FFSG, Boubacar Biro Barry, dénonce un fichier « opaque et instrumentalisé », qu’il accuse d’être une manœuvre pour « imposer un fait accompli ».

Vers un processus électoral sous haute tension ?

Les critiques se multiplient. Le président du Bloc Libéral, Faya Millimono, parle d’une « machine de fraude bien huilée » et réclame un audit indépendant, depuis l’appel d’offres jusqu’à l’enrôlement. Le RPG Arc-en-ciel, parti d’Alpha Condé, rejette tout bonnement le processus et exige la fin de la transition, considérant que la junte n’a plus aucune légitimité.

Quant à Rafiou Sow du Parti pour le Renouveau et le Progrès (PRP), il soulève de nombreuses zones d’ombre. Plusieurs figures majeures de l’opposition, comme Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, n’ont pas pu être enrôlées. Pour lui, ce fichier sert à exclure des électeurs de manière ciblée. Il appelle à un dialogue politique inclusif, sans quoi « aucune élection crédible ne pourra avoir lieu ».

Le fichier électoral guinéen devait être une garantie de transparence et de stabilité. Il risque au contraire de devenir le principal foyer d’une nouvelle crise électorale. À moins d’une volonté politique forte pour ouvrir un cadre de dialogue, le référendum de septembre pourrait raviver les tensions et compromettre un retour paisible à l’ordre constitutionnel.

Amadou Oury Bah consulte ses prédécesseurs à Conakry

Dans le cadre de la vulgarisation du projet de nouvelle Constitution en Guinée, le Premier ministre Amadou Oury Bah a convié ce mercredi 17 juillet 2025, à Conakry, cinq de ses prédécesseurs à une réunion stratégique à la Primature. Cette rencontre s’inscrit dans une démarche de concertation nationale engagée depuis la transmission officielle du texte au Président Mamadi Doumbouya par le Conseil National de la Transition (CNT).

L’objectif est clair : favoriser une appropriation collective des nouvelles dispositions constitutionnelles avant le référendum prévu pour le 21 septembre 2025.

Une dynamique inclusive saluée par les anciens Premiers ministres

Au nom de ses pairs, Louncény Fall a salué l’initiative :

« Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre reçoit ses prédécesseurs. C’est une bonne habitude républicaine que nous encourageons. »

Les anciens Premiers ministres ont reçu une copie officielle du projet constitutionnel. Au-delà de l’analyse du texte, les discussions ont porté sur le climat de paix et de stabilité nationale, enjeu majeur à quelques semaines d’un scrutin crucial.

Une mobilisation citoyenne pour l’intérêt supérieur de la nation

À la question de leur implication dans la vulgarisation de la Constitution en Guinée, Louncény Fall a affirmé sans détour :

« Bien sûr, en tant que Guinéens, nous sommes tous concernés. Il en va de l’intérêt supérieur de la nation. »

Le gouvernement mise sur cette approche inclusive pour faire de ce projet une œuvre collective, portée par toutes les couches sociales.

Élections en Guinée : le gouvernement confirme sa préparation pour six scrutins

Le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a réceptionné ce mercredi 16 juillet des palettes de planches destinées à l’impression locale des cartes électorales. Ce geste marque une étape décisive dans la préparation des élections en Guinée.

Selon le ministre, le général à la retraite Ibrahima Kalil Condé, ce matériel couvre jusqu’à six scrutins à venir, dont le référendum prévu le 21 septembre 2025.

« C’est une preuve concrète que le référendum voulu par le président de la République est bel et bien une réalité. C’est une ligne rouge, infranchissable », a-t-il affirmé.

Production locale et respect du calendrier électoral

Djenab Touré, directrice générale des Affaires politiques et de l’administration électorale, a précisé que 20 palettes de planches ont été réceptionnées pour l’impression locale des cartes des électeurs.

« Nous avons la ferme volonté de respecter les délais fixés par le décret présidentiel », a-t-elle assuré.

Vers un processus électoral renforcé

Cette étape confirme que les élections en Guinée se dérouleront selon le calendrier prévu, avec une autonomie accrue dans la production du matériel électoral. Le gouvernement réaffirme ainsi son engagement à garantir la transparence et la crédibilité des prochains scrutins.

Guinée-Japon : Un nouvel élan dans la coopération bilatérale avec 400 millions de yens pour la sécurité

La coopération bilatérale Guinée-Japon s’intensifie. Ce mercredi 16 juillet 2025, une cérémonie de signature d’échanges de notes s’est tenue au ministère des Affaires étrangères à Conakry. L’événement a réuni de hautes autorités guinéennes, dont le ministre des Affaires étrangères Dr Morissanda Kouyaté, le ministre de la Sécurité, Général Bachir Diallo, et le ministre du Plan Ismaël Nabé.

400 millions de yens pour la sécurité et la protection civile

À travers cet accord, le Japon accorde une aide de 400 millions de yens – soit près de 6,8 milliards de francs guinéens – destinée à améliorer les capacités de la Guinée en matière de sécurité publique et de protection civile. Cette enveloppe permettra notamment l’acquisition d’équipements modernes pour renforcer les interventions sur le terrain.

Un partenariat exemplaire entre Conakry et Tokyo

Ce geste du Japon traduit le dynamisme des relations entre la Guinée et le Japon, marquées par la confiance et la solidarité. La coopération bilatérale Guinée-Japon continue ainsi de se déployer dans des secteurs stratégiques, au bénéfice direct des populations.

Morissanda Kouyaté en mission diplomatique pour défendre la transition

Ce mardi 8 juillet 2025, le ministère guinéen des Affaires étrangères a accueilli une cérémonie officielle. À cette occasion, le projet de nouvelle Constitution en Guinée a été remis aux diplomates accrédités à Conakry. Cet acte symbolique marque une avancée majeure dans la transition en cours, entamée après la chute d’Alpha Condé en septembre 2021.

« Le 5 septembre n’est pas un simple coup d’État »

Face aux ambassadeurs, le ministre Morissanda Kouyaté est revenu sur les fondements du changement. Il a défendu la prise de pouvoir du général Mamadi Doumbouya, affirmant qu’elle ne pouvait être qualifiée de coup d’État ordinaire.

« Ce n’était pas une banale prise de pouvoir, mais un sursaut patriotique. Une volonté irrésistible de sauver la Guinée », a-t-il soutenu.

Il a même parlé de « coup anti-coup d’État », expliquant que l’ancien régime avait piétiné la Constitution jusqu’à la vider de son essence. Ce contexte, selon lui, justifie l’intervention militaire du 5 septembre 2021.

Un texte pour refonder l’État, pas suspendre la démocratie

En remettant la nouvelle Constitution en Guinée, Kouyaté a insisté sur l’objectif du processus : reconstruire des institutions légitimes et durables. La transition, a-t-il dit, n’est pas une parenthèse autoritaire, mais un projet de refondation nationale.

Il a invité les diplomates à transmettre le texte à leurs gouvernements respectifs, dans un esprit de transparence et de coopération.

Le Maroc salue la démarche constitutionnelle

Parmi les diplomates présents, l’ambassadeur du Maroc, Issam Taib, a pris la parole. Il a salué les efforts du Conseil national de la transition (CNT) et la volonté de dialogue affichée par les autorités guinéennes.

« Cette Constitution reflète les idéaux et les principes de la Guinée et des Guinéens », a-t-il déclaré.

Même s’il n’avait pas encore lu le texte complet, le diplomate marocain s’est dit convaincu de sa portée symbolique et politique. Il a aussi réaffirmé le soutien du Royaume au projet Simandou 2040, un axe majeur de développement.

Dernière ligne droite : vulgariser et convaincre

Avec cette remise officielle, la phase de vulgarisation de la nouvelle Constitution en Guinée commence. Le gouvernement veut mobiliser toutes les énergies, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le soutien de partenaires comme le Maroc renforce la crédibilité du processus.

Mais une question cruciale reste posée : cette transition constitutionnelle débouchera-t-elle sur une stabilité durable pour la Guinée ?

Congrès UFDG 2025 suspendu : bras de fer entre le parti et l’État guinéen

Ce n’est plus une rumeur : le congrès extraordinaire de l’UFDG, initialement prévu le 6 juillet 2025, est officiellement suspendu. La décision a été annoncée ce vendredi 4 juillet par la direction nationale du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo.

L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) entend désormais porter l’affaire devant la Cour suprême, pour contester la décision du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD), jugée « illégale et arbitraire ».

Le ministère avait exigé que le parti suspende son congrès, en invoquant une décision judiciaire en faveur de Ousmane Gaoual Diallo, ancien cadre de l’UFDG, qui devait être réintégré avant toute procédure élective. Une injonction perçue par la direction du parti comme une ingérence grave dans la vie des formations politiques.

Atteinte aux droits fondamentaux ?

Dans sa déclaration, l’UFDG dénonce une violation manifeste de l’État de droit, des libertés d’association et de réunion, ainsi que de l’autonomie des partis politiques. Elle affirme que ces principes sont pourtant garantis par la Charte de la Transition et la Charte des partis politiques.

En attendant l’issue du recours déposé devant la Cour suprême, le parti appelle ses militants à rester mobilisés et vigilants pour défendre ses droits et préserver les acquis démocratiques en Guinée.

Le congrès UFDG 2025 reste donc en suspens, dans un climat de tension politique et juridique qui pourrait peser lourd sur la suite de la transition guinéenne.

Congrès UFDG 2025 : Cellou Dalein défie l’injonction du ministère

À quelques jours du congrès UFDG 2025, prévu le 6 juillet, un conflit ouvert oppose Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG), au ministère de l’Administration du territoire. En cause : l’injonction ministérielle exigeant la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo au sein du parti, sous peine de suspension du congrès.

Dans un courrier daté du 30 juin 2025, envoyé depuis Abidjan, Cellou Dalein a dénoncé une décision « partiale et infondée », accusant le ministère de s’appuyer uniquement sur les accusations du Mouvement des Réformateurs de l’UFDG (MR-UFDG), qualifié de « courant illégal sans existence juridique ».

Une injonction contestée sur le fond et la forme

Le ministère, dirigé par le général Ibrahima Kalil Condé, a sommé l’UFDG de suspendre son congrès jusqu’à la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo, actuel porte-parole du gouvernement, et l’ouverture d’un dialogue avec toutes les franges internes du parti. Le gouvernement évoque le non-respect des statuts, une décision judiciaire non exécutée, et un risque de troubles à l’ordre public.

Mais pour Cellou Dalein, ces arguments sont juridiquement infondés. Il rappelle que la légalité du congrès UFDG 2025 a été confirmée par le jugement n°235 du Tribunal de Dixinn en date du 23 mai, autorisant formellement l’organisation de l’événement.

Un conflit entre justice et administration

La direction de l’UFDG souligne que si le jugement évoquait effectivement la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo, cette partie a été contestée en appel. En revanche, la tenue du congrès n’a pas été remise en cause. Pour le parti, l’injonction administrative constitue donc une immixtion illégale dans ses affaires internes, contraire à la Constitution guinéenne et à la Charte des partis politiques.

« Le ministère tente d’obtenir par voie administrative ce que la justice n’a pas validé », dénonce la direction du parti.

L’UFDG considère le MR-UFDG comme un groupe dissident ayant rompu avec la ligne politique officielle, ce qui le disqualifie comme interlocuteur légitime.

Un climat politique sous tension

Cette affaire survient dans un contexte où le régime de transition dirigé par le CNRD est accusé de restreindre les libertés politiques. Déjà en mars 2025, l’UFDG dénonçait des tentatives de déstabilisation de la part du pouvoir, notamment via la cooptation de cadres comme Ousmane Gaoual.

Malgré les pressions, le congrès UFDG 2025 reste maintenu selon Cellou Dalein, qui affirme agir dans le strict respect des statuts internes et du cadre légal. Il appelle le ministère à revenir sur sa décision, tout en maintenant sa volonté de préserver l’unité du parti sans céder aux injonctions politiques.

La nouvelle Constitution exclura-t-elle Cellou Dalein et Sidya Touré ?

Le projet de nouvelle Constitution guinéenne, officiellement remis au président de la transition Mamadi Doumbouya, promet de bouleverser le paysage politique national, notamment en ce qui concerne les conditions d’éligibilité à la présidentielle en Guinée. Le texte, qui doit encore faire l’objet d’une large campagne de vulgarisation avant le référendum prévu le 21 septembre 2025, établit des critères stricts qui pourraient exclure certaines figures emblématiques de l’opposition.

Des critères d’âge et de présence physique redoutables

Selon l’article 45 du projet de Constitution, tout candidat à la présidence devra :

  • Être de nationalité guinéenne ;

  • Résider principalement en République de Guinée ;

  • Jouir de ses droits civils et politiques ;

  • Être en bonne santé physique et mentale, certifiée par un collège de médecins assermentés ;

  • Avoir entre 40 et 80 ans ;

  • Fournir une déclaration de patrimoine ;

  • Être présenté par un parti politique ou à titre indépendant, sous condition de parrainage.

L’article 48, quant à lui, ajoute une exigence de présence :

« Tout candidat est tenu d’être présent sur le territoire national depuis le dépôt de sa candidature jusqu’à la proclamation des résultats définitifs, sauf cas de force majeure dûment constaté par la Cour constitutionnelle. »

Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré menacés

Avec ces nouvelles conditions d’éligibilité à la présidentielle en Guinée, deux poids lourds de la vie politique pourraient se voir écartés de la course.

Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, bien qu’ayant l’âge requis (il a 72 ans), est toujours en exil. S’il ne revient pas à temps ou si la Cour ne reconnaît pas un cas de force majeure, il ne pourra pas se présenter.

Quant à Sidya Touré, leader de l’UFR, c’est la limite d’âge qui pourrait lui être fatale. À plus de 80 ans en 2025, il serait directement exclu, même s’il remplissait toutes les autres conditions.

Une réforme controversée mais structurante

Si le texte est adopté tel quel, il représentera une rupture nette avec les pratiques politiques antérieures. Pour certains, ces mesures renforceront la crédibilité des institutions. Pour d’autres, elles visent à écarter subtilement des opposants majeurs, sans les nommer.

Alors que le référendum constitutionnel s’annonce décisif, la question reste entière :
la refondation constitutionnelle en Guinée renforcera-t-elle la démocratie ou redessinera-t-elle les règles pour verrouiller la compétition ?

Une nouvelle Constitution redéfinit le mandat présidentiel et crée une Cour spéciale

La nouvelle Constitution guinéenne, dévoilée ce lundi 30 juin 2025, propose un profond réaménagement du cadre électoral. L’article 44 fixe désormais le mandat présidentiel à 7 ans, renouvelable une seule fois, par suffrage universel direct à deux tours. Ce mandat commence à l’investiture et peut être écourté selon les conditions définies aux articles 161 et 162 du texte.

Des critères d’éligibilité stricts pour briguer la présidence

L’article 45 impose des conditions précises à tout candidat à la magistrature suprême :

  • Être guinéen et résident principal en Guinée,

  • Avoir entre 40 et 80 ans,

  • Jouir de ses droits civils et politiques,

  • Être en bonne santé, avec certificat médical à l’appui,

  • Déclarer son patrimoine sur l’honneur,

  • Être présenté par un parti politique ou obtenir les parrainages requis en tant qu’indépendant.

Une loi organique précisera les modalités d’application de ces critères.

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Calendrier électoral et obligations des candidats

Le décret présidentiel fixe la date de l’élection présidentielle entre 120 et 90 jours avant la fin du mandat en cours. Les candidats doivent déposer leurs dossiers 55 jours avant le vote, et la liste définitive est publiée 45 jours avant le scrutin. La campagne électorale dure 30 jours et s’arrête 48 heures avant le jour du vote.

Chaque candidat devra rester sur le territoire national durant tout le processus, sauf cas de force majeure reconnu par la Cour constitutionnelle.

Une Cour spéciale de justice pour encadrer les abus au sommet de l’État

La nouvelle Constitution guinéenne crée également une Cour Spéciale de Justice de la République, compétente pour juger :

  • Le président de la République,

  • Le Premier ministre,

  • Les ministres.

Elle interviendra en cas de haute trahison ou de tout autre crime ou délit commis dans l’exercice des fonctions.

Ce qui constitue une « haute trahison »

Selon le projet, le chef de l’État est coupable de haute trahison s’il :

  • viole son serment,

  • participe à des violations graves des droits humains,

  • fait l’apologie du terrorisme ou de la haine,

  • compromet l’environnement ou les intérêts nationaux.

Procédure de mise en accusation : un encadrement strict

Un dixième des députés issus de groupes parlementaires différents peut initier une mise en accusation, mais le Parlement réuni en Conseil de la nation doit approuver à la majorité des deux tiers.
En cas de culpabilité, le président est déchu de ses fonctions ; en cas d’acquittement, il reprend ses fonctions immédiatement.

Une réforme constitutionnelle majeure

La nouvelle Constitution guinéenne marque une volonté de réformer la gouvernance, en allongeant la durée du mandat présidentiel et en instaurant une responsabilité pénale au plus haut niveau de l’État. Elle ouvre un débat crucial sur l’équilibre entre stabilité politique et préservation des principes démocratiques.

Remaniement ministériel en Guinée : cinq super-ministères éclatés par décret

Le 30 juin 2025, un décret présidentiel diffusé sur la RTG a annoncé un important remaniement ministériel en Guinée.
Sur proposition du Premier ministre, cinq super-ministères sont désormais scindés en dix départements distincts, en attendant la nomination de nouveaux ministres.

Cette réorganisation redéfinit profondément l’architecture de l’exécutif guinéen.

Les cinq ministères concernés par la réforme

Conformément au décret D/2025/XXX/PRG-CNRD-SGG, les restructurations suivantes sont actées :

  1. Agriculture et Élevage séparés en :

    • Ministère de l’Agriculture

    • Ministère de l’Élevage

  2. Énergie, Hydraulique et Hydrocarbures deviennent :

    • Ministère de l’Énergie

    • Ministère de l’Hydraulique et des Hydrocarbures

  3. Commerce, Industrie et PME scindés en :

    • Ministère du Commerce

    • Ministère de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises

  4. Jeunesse et Sports divisés en :

    • Ministère de la Jeunesse

    • Ministère des Sports

  5. Culture, Tourisme et Artisanat éclatés en :

    • Ministère de la Culture et de l’Artisanat

    • Ministère du Tourisme

Une transition en douceur avant de nouveaux visages

En attendant la nomination officielle des nouveaux ministres, les départements concernés continueront d’être dirigés par les ministres actuels, comme le prévoit le décret du 5 mars 2024.

Ce remaniement ministériel en Guinée s’inscrit dans une dynamique de spécialisation administrative, avec pour objectif affiché une meilleure efficacité dans l’action publique.

Mandat présidentiel en Guinée : stabilité durable ou dérive autoritaire ?

Le mandat présidentiel en Guinée pourrait bientôt passer de cinq à sept ans.
Cette proposition figure dans le projet de nouvelle Constitution présenté le 29 juin 2025 par le Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Transition (CNT).

Selon lui, cette prolongation vise à renforcer la stabilité politique, réduire les tensions électorales et économiser des ressources publiques.

« Cinq ans sont insuffisants pour bâtir un pays aux institutions fragiles », a-t-il déclaré, plaidant pour une gouvernance structurée et moins sujette aux échéances électorales fréquentes.

Des motivations économiques et sécuritaires en débat

Le Dr Kourouma avance aussi des arguments budgétaires.
Une élection présidentielle en Guinée coûte près de 500 milliards de francs guinéens.
En espaçant les scrutins, un mandat présidentiel de sept ans permettrait de dégager des marges budgétaires pour le développement.

Il affirme également que cette durée réduirait les tensions préélectorales, souvent synonymes de violences dans la sous-région ouest-africaine.

Mandat présidentiel en Guinée : entre réforme institutionnelle et crainte d’un recul démocratique

La proposition puise sa légitimité dans les consultations nationales de 2022, où la demande d’un mandat prolongé aurait été exprimée par une partie de la population.

Mais cette réforme soulève des inquiétudes. Pour certains observateurs, elle pourrait ouvrir la voie à une concentration du pouvoir, voire à une dérive autoritaire.

Alors, stabilité renforcée ou verrouillage du pouvoir ? La question divise.
Les forces politiques, la société civile et les partenaires internationaux seront-ils prêts à valider ce changement structurel ?

Guinée élue vice-présidente à la Conférence mondiale sur le financement du développement

Séville (Espagne), 30 juin 2025 – La Guinée a été élue ce lundi à l’un des postes de vice-présidence de la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement, tenue à Séville. Ce choix consacre le leadership diplomatique croissant de Conakry sur les grandes questions économiques mondiales.

Conduite par le Premier ministre Amadou Oury Bah, la délégation guinéenne s’est vu confier ce rôle stratégique dès l’ouverture des travaux. Une reconnaissance saluée par le chef du gouvernement, au nom du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya.

Une reconnaissance internationale du leadership guinéen

Cette élection à la vice-présidence confirme la crédibilité que la Guinée s’est forgée dans les enceintes multilatérales. Elle permettra à la délégation guinéenne de peser davantage dans les discussions sur les mécanismes de financement du développement durable, dans un contexte marqué par l’urgence des Objectifs de Développement Durable (ODD).

Pour Dr Morissanda Kouyaté, ministre des Affaires étrangères, cette position offrira à la Guinée « un rôle actif dans la définition des priorités financières globales » et dans la recherche de solutions durables pour les pays du Sud.

Séville, un tournant pour les ODD

À seulement cinq ans de l’échéance des ODD, le monde fait face à un déficit annuel estimé à 4 000 milliards de dollars pour atteindre ses objectifs. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a appelé à des solutions novatrices : allègement de la dette, meilleure mobilisation des ressources internes et coopération fiscale renforcée.

Le Roi Felipe VI d’Espagne, hôte de la conférence, a invité les participants à faire de Séville un point d’inflexion vers « des engagements concrets » pour un multilatéralisme efficace.

À Séville, la Guinée s’affirme à la conférence mondiale sur le financement du développement

Séville, Espagne – Le Premier ministre guinéen a représenté, ce dimanche 30 juin 2025, le président Mamadi Doumbouya à la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement, organisée par l’Organisation des Nations Unies. L’événement réunit près de 70 chefs d’État et de gouvernement, ainsi que 4 000 délégués issus des institutions financières internationales, du secteur privé et de la société civile.

Dans la capitale andalouse, le chef du gouvernement guinéen a été convié au dîner officiel offert par le Roi Felipe VI d’Espagne et la Reine Letizia, en l’honneur des dirigeants présents à ce sommet stratégique sur le financement du développement.

Une délégation guinéenne engagée sur les réformes économiques mondiales

La délégation guinéenne, conduite par le Premier ministre, comprend plusieurs figures clés du gouvernement :

  • Dr Morissanda Kouyaté, ministre des Affaires étrangères,

  • Mourana Soumah, ministre de l’Économie et des Finances,

  • Facinet Sylla, ministre du Budget,

  • Ismael Nabé, ministre du Plan et de la Coopération internationale,

  • Rose Pola Pricemou, ministre des Postes et de l’Économie numérique,

  • ainsi que les ambassadeurs Mohamed Dabo (ONU) et Famoi Mara (Espagne).

La Guinée entend jouer sa partition dans la refonte du système mondial de financement du développement, à travers des propositions axées sur l’équité fiscale, la souveraineté économique et le soutien accru aux pays du Sud.

Le « Compromis de Séville » : une déclaration pour la justice financière

Porté par le Secrétaire général de l’ONU António Guterres, ce sommet vise à combler le déficit annuel de 4 000 milliards de dollars qui freine l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) dans les pays du Sud.

Le Compromis de Séville, projet de déclaration finale, propose :

  • un triplement des capacités de prêt des banques multilatérales,

  • une coopération renforcée contre l’évasion fiscale,

  • et une représentation accrue des pays en développement dans les instances décisionnelles internationales.

Mamadi Doumbouya reçoit le projet de nouvelle Constitution

Le président guinéen, Mamadi Doumbouya, a officiellement reçu le projet de nouvelle Constitution en Guinée ce jeudi 26 juin 2025.
La cérémonie s’est tenue au Palais Mohammed V, en présence de membres du gouvernement, de diplomates et de partenaires.

Ce projet, issu d’un large processus participatif, marque une nouvelle étape dans la transition politique en cours.

Un processus inclusif pour légitimer la nouvelle Constitution en Guinée

Le président du Conseil National de la Transition, Dr Dansa Kourouma, a souligné les étapes franchies :

  • Des consultations nationales

  • Des débats ouverts à la population

  • L’implication des forces vives

  • Une validation finale par des experts

Selon lui, ce travail collectif vise à produire une Constitution fidèle aux aspirations du peuple.

Important à noter : le président Doumbouya est resté neutre dans l’élaboration du contenu. Il n’a influencé ni la rédaction, ni les choix fondamentaux.

Référendum en vue : prochaine phase du processus constitutionnel

La remise du texte lance une nouvelle étape : la vulgarisation du projet dans tout le pays.
Le référendum est prévu le 21 septembre 2025, suivi de l’élaboration des lois organiques.

Ce processus s’inscrit dans la volonté des autorités de doter la Guinée de nouvelles institutions stables et crédibles.

Bah Oury : « La transition en Guinée vise une refondation en profondeur »

Lors du lancement officiel des Journées de la planification et de la coopération internationale, ce mercredi 25 juin 2025, le Premier ministre Bah Oury a livré un discours fort sur la nature de la transition politique en Guinée.

« Ce n’est pas seulement une alternance. Cette transition a l’ambition de transformer profondément les institutions politiques et économiques du pays », a-t-il affirmé.

D’après lui, le processus actuel ne doit pas se limiter à des changements de façade. Il vise une refondation durable de l’État, portée par une dynamique de réformes structurelles.

Des réformes profondes face à des crises historiques

Bah Oury a rappelé que les crises successives qu’a connues la Guinée depuis plusieurs décennies ne sauraient être résolues par des ajustements mineurs.

« Il ne s’agit pas de réformes politiques superficielles. Les blocages institutionnels et économiques appellent une transformation globale », a-t-il martelé.

Le chef du gouvernement positionne ainsi la démarche du CNRD dans une logique de reconstruction stratégique, visant à corriger les failles systémiques héritées du passé.

Une refondation portée par une volonté de rupture

En insistant sur la profondeur des réformes, Bah Oury cherche à légitimer l’ampleur des actions entreprises depuis le début de la transition. Il rappelle que la réussite de ce chantier dépendra de l’engagement collectif et d’une vision de long terme.

À travers ce discours, le Premier ministre réaffirme que la transition politique en Guinée ne sera complète que si elle s’accompagne d’un changement de paradigme dans la gouvernance du pays.

Nouvelle Constitution en Guinée : la remise officielle avancée au 26 juin

La nouvelle Constitution en Guinée entre dans une phase décisive. Prévue initialement pour le 28 juin, la remise officielle du projet au président Mamadi Doumbouya aura finalement lieu le jeudi 26 juin 2025 à 11h, au Palais Mohammed V, selon un communiqué du Conseil national de la Transition (CNT).

Ce changement de date serait lié à des ajustements d’agenda institutionnel. Le CNT insiste toutefois sur le caractère historique et symbolique de l’événement, qualifié de moment fort dans le processus de Transition.

Une célébration citoyenne maintenue

La cérémonie populaire, prévue le samedi 28 juin 2025 au Palais du Peuple, reste maintenue. Elle prendra la forme d’une grande mobilisation nationale pour marquer l’adhésion des Guinéens à ce texte fondateur, désigné comme la « Constitution de l’avenir ».

Cette initiative vise à favoriser l’unité nationale et à encourager l’appropriation populaire du texte. Le CNT remercie au passage « les citoyennes et citoyens pour leur engagement et leur attachement aux idéaux de la Transition ».

Un référendum à l’horizon

La prochaine grande étape sera le référendum constitutionnel, prévu pour le 21 septembre 2025. Ce scrutin permettra aux Guinéens de se prononcer sur cette nouvelle loi fondamentale, conçue comme un socle pour l’avenir démocratique du pays.

Diaspora Guinéenne à Abidjan : Un appel fort de Doumbouya

Au terme de sa visite officielle de 48 heures en Côte d’Ivoire, le Président Mamadi Doumbouya a échangé, le 18 juin 2025, avec la diaspora guinéenne à Abidjan. Cette rencontre symbolique a été l’occasion de réaffirmer son engagement envers les Guinéens de l’étranger, acteurs essentiels du développement national.

La diaspora guinéenne au cœur du dialogue présidentiel

L’ambassadeur de Guinée en Côte d’Ivoire, Alseny Moba Sylla, a salué cette démarche fraternelle. Il a rappelé l’importance des relations historiques entre les deux pays. Pour leur part, les représentants de la diaspora guinéenne ont exprimé leur reconnaissance pour les réformes menées en Guinée, notamment la relance du projet Simandou et les efforts pour la stabilité politique.

Contribution de la diaspora guinéenne au progrès du pays

Le ministre Morissanda Kouyaté, au nom du Chef de l’État, a remercié la communauté pour son accueil et son rôle exemplaire à l’étranger. Il a encouragé la diaspora guinéenne à rester mobilisée pour la paix, l’unité et le rayonnement de la Guinée.

En conclusion, cette visite à Abidjan a permis de consolider les liens bilatéraux et d’impliquer davantage les Guinéens de la diaspora dans l’avenir du pays. Un appel fort a été lancé : œuvrer ensemble à une Guinée plus forte, plus solidaire et tournée vers l’avenir.

Le pouvoir d’Alpha Condé répond au gouvernement américain : ‘’la Guinée est un Etat respectueux des droits humains’’

Le Gouvernement note, avec satisfaction, que l’ambassade des Etats-Unis en Guinée se félicite des actes posés par la justice guinéenne, conformément aux pouvoirs qui lui sont reconnus et impartis. 

Il note aussi le vœu partagé par tous les républicains et démocrates que les procédures en cours, relatives à différentes affaires pendantes devant les juridictions du pays, soient conduites vite et bien, sous l’autorité de la justice et dans le respect de l’indépendance des magistrats.

Le Gouvernement n’est pas un obstacle ni une menace contre les droits et les libertés des citoyens, mieux, il promeut la liberté d’expression et la diversité des opinions, réelles dans le pays, mais qui doivent s’exercer cependant, comme dans tout Etat de droit, dans les conditions et limites prescrites par la Constitution.

Enfin, la Guinée est un Etat respectueux des droits humains ainsi que des principes universels de la démocratie et de l’Etat de droit, fondés sur l’exigence de concilier les droits et les devoirs, ainsi que celle d’assurer l’égalité des citoyens devant la Loi.

Tibou Kamara 
Ministre d’Etat, Conseiller spécial du Président de la République,
Ministre de l’Industrie et des PME,
Porte-parole du Gouvernement

Détention des opposants politiques : Le collectif des Avocats de la défense se prononce « Trop c’est trop »

Le Collectif des avocats des détenus politiques guinéens n’en peut plus. Il ne veut plus servir de faire-valoir pour des procès dont l’issue, selon lui, est fixée d’avance, parce que programmée sur la base de critères politiques. Il ne veut plus donner une caution à une procédure qu’il qualifie de pure « parodie ».  

Ci-dessous le communiqué de presse des Avocats de la défense de Ousmane Gaoual Diallo, Etienne Soropogui, Ibrahima Chérif Bah, Abdoulaye Bah, Mamadou Cellou Baldé et autres

Depuis plus d’un an, des leaders politiques et activistes de la société civile réunis au sein du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) font l’objet d’une cabale politico-judiciaire.

Des interpellations orientées, aux allures de règlement de compte politiques, sont malheureusement validées par des décisions de justice iniques, visiblement dictées par le pouvoir exécutif.

Des accusations fallacieuses, sans aucun fondement probant, servent de prétexte à l’arrestation et à l’emprisonnement de nos clients.

Le collectif a accompagné cette procédure avec espérant avoir à faire avec des Juges indépendants et impartiaux.

Malheureusement, la déception fut très grande d’accueillir des décisions politiques en lieu et place des décisions de justice rendues en violation de la Constitution et des conventions internationales signées et ratifiées par la Guinée. Tous ces textes posent que la liberté d’opinion, la présomption d’innocence, le droit à un procès juste et équitable sont des droits fondamentaux dans les démocraties.

L’élite politico-judiciaire, en charge de la liquidation des opposants et activistes de la société réunis au sein du FNDC, oublieuse des enseignements de l’histoire, est entrain de saper les valeurs cardinales de la démocratie et de l’Etat de Droit.

La condamnation à tort ou à des lourdes peines d’emprisonnement des sieurs Oumar Sylla alias Fonikê Mangue, Souleymane Condé, Mamady CONDE alias Madic sans frontière sont la preuve d’une véritable persécution judiciaire.

En plus, l’arrestation et la détention illégales des responsables et militants de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et de l’ANAD, la séquestration arbitraire de Monsieur Cellou Dalein DIALLO et la fermeture illégale des locaux de ce parti politique sont autant de choses contraires aux principes démocratiques et de l’Etat de droit qui méritent une condamnation et une indignation collectives.

Aussi, dans la procédure ouverte contre Ousmane Gaoual Diallo, Mamadou Cellou Baldé, Chérif Bah, Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui, Sékou Koundouno, il convient de rappeler que la police judiciaire, avant de présenter les mis en cause au magistrat instructeur, les a photographiés individuellement en les obligeant à tenir une ardoise sur laquelle on pouvait lire le nom de l’intéressé et la mention « complot ». A cela s’ajoutent le refus par le pool des Juges d’instructeur en charge de l’affaire de mettre le dossier de la procédure à la disposition du collectif, les violations répétées des dispositions des articles préliminaires et 202 du Code de procédure pénale et le refus du visa aux confrères français Patrick KLUGMAN et Ivan TEREL.

 Visiblement, ce comportement présage la couleur des décisions à intervenir.

Trop c’est trop !

Le collectif des Avocats de la défense n’entend pas cautionner ces parodies de justice.

C’est pourquoi, de commun accord avec les clients, le Collectif décide de suspendre sa participation à ces procédures jusqu’à ce que les garanties juridictionnelles pour la tenue d’un procès juste et équitable soient réunies.

Toutefois, le collectif précise qu’il continuera d’œuvrer devant les juridictions internationales pour le rétablissement de ses clients dans leurs droits fondamentaux et au respect de l’Etat de Droit en Guinée.

Fait à Conakry le 10 Février 2021.

 Le Collectif des Avocats de la défense

 

Guinée : l’opposition projette une marche le 22 novembre à Conakry

Dans la suite de la crise en cours, l’opposition guinéenne projette de nouveau une marche pacifique le jeudi 22 novembre 2018. Contrairement aux précédentes, la marche de ce jeudi partira du rond-point de Bambéto pour Wanindara dans la banlieue de Conakry.

L’annonce vient d’être faite ce lundi à la sortie d’une plénière tenue au QG de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). En effet, au sortir de la rencontre, c’est le président du parti FIDEL qui a fait le  compte-rendu à la presse. « L’opposition républicaine appelle à tous ses militants et sympathisants d’observer une journée ville-morte mercredi le 21 novembre 2018 et à une marche pacifique le lendemain. La marche pacifique partira du rond-point Bambeto au carrefour wanindara T5. Nous appelons nos militants à resserrer les rangs pour mener à bien le combat politique en Guinée, nous sommes très proche de la victoire finale », a indiqué Mohamed Lamine Kaba président du parti FIDEL.

Il faut préciser que l’opposition guinéenne réclame l’application des accords politiques notamment celui du 08 août dernier et l’ouverture des enquêtes sur l’assassinat de ses militants à l’occasion des manifestations politiques entre autres.