le PEDN contre-attaque après le rejet de Kouyaté

CONAKRY – Le Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN) ne baisse pas les bras. Quelques heures après l’annonce du rejet de la candidature de son leader, Lansana Kouyaté, à l’élection présidentielle du 28 décembre, le parti a fait savoir, par la voix de son porte-parole Mohamed Cissé, qu’il engageait sans délai une bataille juridique pour inverser la décision.

« Nous avons tous pris connaissance de l’arrêt rendu par la Cour suprême dans la nuit du 08 novembre 2025, déclarant provisoirement irrecevable la candidature de Lansana Kouyaté », a déclaré Mohamed Cissé, avant d’ajouter : « Le délai de recours est ouvert, et l’avocat du parti est pleinement mobilisé pour entreprendre toutes les démarches nécessaires. »

Une réaction rapide, qui s’appuie sur l’article du Code électoral accordant 72 heures aux candidats éconduits pour introduire un recours. La Cour suprême, elle, aura ensuite 48 heures pour examiner la requête et trancher.

Un appel au calme, une base mobilisée

Dans ce communiqué officiel, le PEDN a également tenu un discours de fermeté et d’apaisement à l’égard de ses militants. « Nous vous invitons au calme, à la discipline, et à poursuivre le travail de terrain », a lancé le porte-parole, insistant sur la nécessité de « rester unis, sereins et déterminés autour de notre candidat et de notre idéal commun pour la Guinée ».

Un message soigneusement calibré, alors que la décision de la Cour suprême pourrait créer des tensions sur le terrain. Le parti choisit, pour l’instant, de jouer la carte de la légitimité procédurale plutôt que celle de la contestation frontale.

La présidentielle guinéenne dans l’attente

Ce rejet – encore provisoire – de la candidature de l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté représente un coup dur pour l’opposition et un tournant dans la campagne. Tous les regards sont désormais braqués sur la Cour suprême, qui devra, dans un délai très contraint, examiner le recours du PEDN et d’autres candidats concernés par des irrecevabilités.

La suite dépendra de sa décision : soit elle valide le rejet et prive le scrutin d’une figure historique, soit elle revient sur sa position et rouvre la course à un candidat qui dispose d’une assise politique non négligeable. Dans les deux cas, la présidentielle guinéenne vient de connaître son premier rebondissement majeur.

Présidentielle en Guinée : L’étrange disparition des grands noms

CONAKRYLe lundi 3 novembre, alors que les portes de la Cour suprême se fermaient sur la période de dépôt des candidatures, un constat s’imposait : la présidentielle du 28 décembre se jouera sans une grande partie de ses têtes d’affiche habituelles. Une page se tourne, laissant place à un paysage politique redessiné, où les absences parlent aussi fort que les présences.

Les présents et les fantômes

Ils étaient là, sous les projecteurs. Le Général Mamadi Doumbouya, chef de la transition, a officialisé son entrée en lice dans un apparat calculé. À ses côtés, des noms familiers de la scène politique – Oumane Kaba, Lansana Kouyaté, Faya Millimouno – ont déposé leurs dossiers, espérant incarner une alternative.

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Mais dans ce tableau, les silhouettes manquantes creusent un vide saisissant. Où est Cellou Dalein Diallo, l’opposant historique, contraint à l’exil ? Où est Sidya Touré, pourtant réhabilité, mais désormais frappé par la nouvelle barrière constitutionnelle des 80 ans ? Leurs noms, qui ont rythmé les joutes électorales des deux dernières décennies, brillent ce jour par leur absence.

Les exclus du jeu politique

Les absences ne sont pas seulement le fait de l’exil ou de l’âge. Elles sont aussi le résultat de sanctions administratives et de recompositions stratégiques. Le RPG Arc-en-ciel, l’ancien parti au pouvoir d’Alpha Condé, reste suspendu par le ministère de l’Administration du Territoire. Son silence est celui d’une machine politique mise sous cloche.

Quant à Mamadou Sylla, l’ancien chef de file de l’opposition qui avait contesté le troisième mandat d’Alpha Condé en 2020, il renonce à son tour. Son parti, l’UDG, a évoqué des matériels de campagne bloqués à la frontière. Une explication qui cache peut-être une lecture plus stratégique d’un contexte devenu hostile.

L’incertitude persiste

Pour les candidats qui ont franchi le premier obstacle du dépôt de dossier, rien n’est encore gagné. La Cour suprême, gardienne de la constitutionnalité du processus, doit maintenant examiner chaque candidature avec une loupe juridique. Des invalidations restent possibles, susceptibles de modifier une dernière fois la physionomie de la course.

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Cette présidentielle se dessine ainsi comme un moment de bascule. Elle n’opposera pas les figures qui ont structuré la vie politique guinéenne depuis des années. À la place, elle offre l’image d’une arène recomposée, où de nouveaux visages tentent de s’imposer sur les ruines d’un ancien système. Le scrutin du 28 décembre ne sera pas seulement un vote pour un président, mais un référendum sur cette nouvelle donne.

Matériels bloqués, élection ratée : le coup de gueule de l’UDG

L’annonce est tombée, teintée d’amertume et de frustration. Ce mardi 4 novembre, l’Union Démocratique de Guinée (UDG) de Mamadou Sylla a officialisé son forfait pour la présidentielle du 28 décembre. La raison ? Un stock de matériels de campagne, vital pour ses ambitions, bloqué à la frontière sénégalaise depuis mai dernier. Une explication inédite qui jette une lumière crue sur les coulisses souvent opaques de la préparation électorale.

Un parti habitué des joutes électorales contraint à la défection

Par la voix de son vice-président, Elhadj Dembo Sylla, le parti a tenu à rappeler qu’il n’était pas un novice de la scène politique. « Depuis 2010, l’UDG a pris part à toutes les élections nationales », a-t-il souligné, insistant sur les « très bons résultats » engrangés. Une manière d’affirmer que ce retrait n’est ni un aveu de faiblesse, ni un choix stratégique, mais bien une conséquence subie.

La préparation, pourtant, avait été méticuleuse. Fidèle à ses habitudes, le parti s’était tourné vers un fournisseur sénégalais de confiance, un « frère », pour commander les fameux matériels qui avaient fait leur preuve lors des scrutins précédents. « Ces matériels, on les a. Ils ont été commandés, et malheureusement, ils ont été tous bloqués à la frontière guinéo-sénégalaise de Sambaïlo à Koundara depuis mai 2025 », a détaillé Dembo Sylla, pointant du doigt l’incident qui a tout fait basculer.

Des millions engloutis et des démarches dans l’impasse

Le drame de l’UDG se niche dans les détails. Des « millions et des millions » de francs guinéens investis dans des T-shirts, affiches, banderoles et autres supports qui n’ont jamais franchi la frontière. Pire, le parti ignore jusqu’à l’état dans lequel se trouvent ces précieux équipements.

« Malgré ces démarches et les millions de nos francs qui ont été investis (…) nous n’avons pas pu, à ce jour, savoir où se trouvent même ces matériels », a confessé le vice-président, dépeignant une situation kafkaïenne. Toutes les instances du parti – conseil politique, bureau politique, bureau exécutif national – se sont réunies en urgence pour trouver une issue. En vain.

La conséquence inéluctable : un retrait forcé

Face à ce blocage administratif ou douanier dont l’origine reste mystérieuse, l’UDG s’est retrouvée acculée. La logistique, colonne vertébrale de toute campagne électorale dans un pays à la géographie complexe comme la Guinée, faisait défaut.

« Il n’est pas possible pour un parti qui doit s’engager pour la campagne, tous ces matériels déjà saisis dans lesquels il a investi des millions et des millions de nos francs de s’engager », a tranché Dembo Sylla, la voix lourde de regret. C’est donc « en tirant les conséquences » de cette situation bloquée que la formation a pris la décision cruelle de ne pas se présenter.

Un coup dur pour les militants, préparés « tout le long de l’année 2024 à 2025 » et qui se trouvaient « sur les rampes de lancement ». Ce retrait forcé de l’UDG, au-delà du sort d’un parti, interroge sur les conditions pratiques et équitables de la compétition électorale en Guinée, où un convoi bloqué peut suffire à modifier le paysage politique.

Mamadi Doumbouya entre dans l’arène Présidentielle

CONAKRY – Le dernier jour. Celui où les promesses se muent en actes, où les rumeurs se figent dans le marbre de l’histoire. Ce lundi 3 novembre, dans la chaleur accablante de la capitale, le chef de la transition guinéenne, le Général Mamadi Doumbouya, a franchi le pas. Vêtu d’un boubou traditionnel, tissu de rigueur et d’affirmation, il a gravi les marches de la Cour suprême pour y déposer sa candidature à l’élection présidentielle du 28 décembre. Une image forte, presque solennelle, qui clôt un chapitre pour en ouvrir un autre, bien plus incertain.

Une entrée en scène calculée

La scène était réglée au cordeau. Escorté par la garde présidentielle, l’homme fort de Conakry a matérialisé, par sa seule présence, un tournant que beaucoup appelaient de leurs vœux et que d’autres redoutaient dans le silence. Il y a quatre ans, le jeune officier prenait le pays par les armes, promettant une transition et une refondation. Ce lundi, il en a épousé les règles, officiellement devenu un candidat parmi d’autres. Ou presque.

Car derrière ce dépôt de dossier, c’est une marée humaine et institutionnelle qui a déferlé. Une « vaste mobilisation », comme un écho à la pression populaire. La Synergie GMD25, coalition hétéroclite de mouvements citoyens, a orchestré la symphonie des appels. L’Alliance des forces patriotiques (AFP) l’a désigné sans surprise. Plus significatif peut-être, les 368 présidents des délégations spéciales, ces rouages locaux du pouvoir, ont presque tous apporté leur pierre à l’édifice de sa candidature. Ils invoquent, en chœur, le « leadership stabilisateur » de celui qui a su, selon eux, tenir la barre.

Un paysage politique méthodiquement recomposé

Le chemin vers ce lundi historique avait été balisé par les urnes. Le référendum constitutionnel de septembre dernier, approuvé par une écrasante majorité, a servi de sas. La nouvelle Loi fondamentale, en redessinant les règles du jeu, a offert le cadre légal à cette mue du soldat en politicien.

Pourtant, le décor dans lequel le Général Doumbouya fait son entrée n’a plus rien de celui de 2021. Le paysage politique a été méthodiquement recomposé, labouré par la transition. L’annonce, en octobre, de la certification de 51 nouveaux partis politiques – portant le total à 124 formations autorisées – dessine une arène électorale démultipliée, fragmentée. Une stratégie du nombre qui noie les voix dissonantes dans une polyphonie désordonnée.

Dans cette recomposition, certains noms resurgissent. L’UFR de Sidya Touré, désormais réhabilité, reprend sa place sur l’échiquier. D’autres, en revanche, brillent par leur absence. L’UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG de l’ancien président Alpha Condé, toujours suspendus, voient leurs leaders contraints à l’exil. La nouvelle Constitution, avec sa barrière d’âge à 80 ans, a aussi fait le ménage, écartant discrètement plusieurs figures historiques de la vieille garde.

L’ouverture d’une ère inédite et incertaine

En cédant aux appels de ses partisans, Mamadi Doumbouya a donc fait voler en éclats son engagement initial de ne pas se présenter. Il ouvre une ère inédite, où sa légitimité de soldat sera confrontée à celle, plus fragile, du suffrage universel.
Face à lui, à ce stade, seulement quatre prétendants ont réussi à franchir la porte de la CENI

  • Lansana Kouyaté, ancien Premier ministre et chef du PEDN ;

  • Ousmane Kaba, président du PADES ;

  • Makalé Camara, présidente du FAN et seule femme en lice ;

  • Faya Lansana Millimouno, leader du Bloc Libéral.

Conakry retient son souffle : Doumbouya fera-t-il le grand saut ?

Conakry vit ce lundi 3 novembre 2025 au rythme d’une tension palpable et d’une ferveur inédite autour de la Cour suprême, alors que le délai pour déposer les candidatures à la présidentielle du 28 décembre expire aujourd’hui.

Dès l’aube, la capitale s’est transformée. Les rues menant à l’institution judiciaire ont été bouclées, et un impressionnant dispositif sécuritaire, composé de forces spéciales, de la police nationale et de la gendarmerie, contrôle chaque accès avec rigueur. Le quartier, habituellement paisible, ressemble à une forteresse sous haute surveillance.

Une ferveur populaire qui contraste avec la rigueur militaire

Aux abords, des centaines de partisans ont convergé de tous les quartiers de Conakry. Brandissant drapeaux et pancartes à l’effigie du chef de la transition, ils scandent à l’unisson : « Doumbouya candidat ! »
Le vert, le jaune et le rouge colorent la scène, créant un tableau vibrant où espoir et impatience se mêlent.

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Chaque mouvement, chaque minute alimente les spéculations sur une annonce imminente : le Général Mamadi Doumbouya, qui a longtemps promis de ne pas briguer la présidence, pourrait franchir le pas. Aucun communiqué officiel n’a encore confirmé cette hypothèse, mais les indices s’accumulent et captivent toute la nation.

Une journée historique pour la transition guinéenne

Le 3 novembre pourrait entrer dans les annales politiques du pays. Entre nervosité et enthousiasme, Conakry retient son souffle. Le suspense est à son comble : le pays pourrait assister à un moment décisif de sa transition, celui où le Général Doumbouya décidera de se lancer dans la course à la présidence, bouleversant l’équilibre politique et captivant l’attention de toute la communauté internationale.

Présidentielle 2025 : Doumbouya fera-t-il le grand saut ?

Le compte à rebours est terminé. Ce lundi 3 novembre 2025, la Guinée vit l’un des tournants les plus attendus de sa transition : la clôture du dépôt des candidatures pour la présidentielle du 28 décembre.

Selon l’article 46 de la Constitution, les prétendants à la magistrature suprême devaient impérativement déposer leurs dossiers au greffe de la Cour constitutionnelle 55 jours avant le scrutin. Faute d’institution pleinement fonctionnelle, c’est la Cour suprême qui assure provisoirement ce rôle crucial, en attendant de publier la liste définitive des candidats au plus tard 45 jours avant le vote.

Dans les couloirs de la haute juridiction, l’effervescence est palpable. Plusieurs figures politiques, parmi lesquelles Lansana Kouyaté du PEDN et Ousmane Kaba du PADES, ont déjà franchi le pas. Mais un nom continue de dominer toutes les conversations : Mamadi Doumbouya.

Présidentielle Guinée 2025 : le grand suspense autour de Doumbouya

Le président de la transition, qui a obtenu sans difficulté le parrainage des présidents des délégations spéciales — tous nommés par ses soins en remplacement des maires élus — maintient le flou total sur ses intentions.
Ses proches laissent filtrer des signaux de plus en plus explicites en faveur d’une candidature, tandis que les cercles du pouvoir oscillent entre loyauté et prudence.

Dernière prise de position en date : celle du général Ibrahima Sory Bangoura, chef d’état-major général des armées, qui a publiquement invité le chef de l’État à « écouter les aspirations du peuple » — un message à peine voilé perçu comme un appel à se lancer dans la course.

Une transition à la croisée des chemins

À quelques heures de la fermeture du dépôt des dossiers, l’atmosphère politique est suspendue à une seule interrogation : Mamadi Doumbouya franchira-t-il le pas ?
Entre attente, calculs et manœuvres de dernière minute, la Cour suprême s’apprête à jouer un rôle historique. Car de sa décision — ou du silence du président — pourrait dépendre l’avenir de toute une transition.

Présidentielle guinéenne : Ousmane Kaba entre en piste

Le ballet des candidats s’accélère devant les portes de la Cour suprême. À quatre jours de la clôture des dépôts, les prétendants à la présidence guinéenne se succèdent pour officialiser leur participation. Ce vendredi, Ousmane Kaba, figure historique de l’opposition, a déposé son dossier, rejoignant une liste qui ne cesse de s’allonger.

L’économiste et ancien ministre a choisi ses mots avec précision. « Cet acte marque une étape importante dans notre engagement commun pour une Guinée unie, juste et prospère », a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux. Le ton est solennel, presque grave. Le leader du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) sait que cette troisième tentative pourrait être la bonne.

Un vétéran de la scène politique

Ousmane Kaba n’est pas un novice en matière électorale. L’homme a déjà affronté Alpha Condé lors des présidentielles de 2010 et 2015. Ces expériences passées semblent avoir affûté sa détermination. « Je mesure pleinement la responsabilité qui m’incombe », a-t-il assuré, promettant de servir le peuple « avec honnêteté, courage et détermination ».

Son dépôt de candidature intervient dans un contexte particulier. La Guinée tente de tourner la page de la transition militaire, et les électeurs semblent assoiffés de stabilité. Kaba mise sur son image d’économiste expérimenté pour convaincre un pays en quête de développement.

Une mobilisation en crescendo

La Cour suprême vit ces jours-ci au rythme des arrivées successives. Avant Kaba, Lansana Kouyaté (PEDN) et Ben Youssouf Keita (NFD) avaient déjà franchi le pas. Chaque candidat apporte son style, ses soutiens, sa vision. Mais tous partagent la même urgence : respecter l’échéance du 3 novembre.

Le message du candidat du PADES s’est voulu rassembleur. « L’heure est venue de redonner espoir, de bâtir ensemble un avenir meilleur », a-t-il lancé, conscient que la division des oppositions a souvent profité au pouvoir en place.

La présidentielle du 28 décembre s’annonce comme un moment crucial pour l’avenir de la Guinée. Avec chaque nouvelle candidature, le scrutin gagne en intensité. Les prochains jours révéleront si d’autres poids lourds politiques rejoindront la compétition. Une chose est sûre : les Guinéens assistent à la renaissance d’un pluralisme politique que beaucoup croyaient enfoui.

Lansana Kouyaté : le retour d’un ancien Premier ministre

Le couloir de la Cour suprême a vu défiler ce vendredi un habitué des scrutins nationaux. Lansana Kouyaté, l’ancien Premier ministre de l’ère Conté, est venu déposer son dossier de candidature pour l’élection présidentielle du 28 décembre. Une démarche protocolaire qui marque son grand retour sur la scène politique guinéenne après dix ans d’absence des urnes présidentielles.

Accompagné d’une délégation de son Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), le leader politique a accompli les formalités avec la sérénité d’un homme qui connaît la partition. Son service de communication a confirmé l’information dans la foulée, scellant officiellement son entrée dans la course à la magistrature suprême.

Un pari financier et politique

La candidature de Kouyaté repose sur un engagement concret : neuf cents millions de francs guinéens. Une caution colossale payée jeudi à la Banque centrale, comme l’a confirmé une source proche du candidat. « L’argent a été compté jusqu’au dernier billet », précise-t-on dans son entourage, soulignant ainsi la détermination du PEDN.

Ce dépôt de candidature couronne un processus interne entamé en janvier dernier, lorsque le parti avait désigné son champion lors d’un congrès national à Conakry. Une préparation minutieuse qui contraste avec l’improvisation de certains autres prétendants au trône de Sékhoutouréya.

L’expérience pour atout maître

L’ancien chef de gouvernement mise sur son parcours pour convaincre. Son passage à la Primature en 2007 sous la présidence de Lansana Conté lui offre une stature d’homme d’État, tandis que ses participations aux scrutins de 2010 et 2015 face à Alpha Condé attestent de sa persévérance.

À soixante-dix-sept ans, Kouyaté incarne une alternative à la fois expérimentée et renouvelée. Son absence de la scène gouvernementale durant la dernière décennie pourrait jouer en sa faveur, le présentant comme un homme non usé par les récentes batailles politiques.

La présidentielle s’annonce comme un test crucial pour cet habitué des défis. Face à une nouvelle génération de candidats et dans un contexte politique volatile, sa candidature apporte une touche de stabilité et de continuité. Les Guinéens devront décider s’ils accordent leur confiance à ce vétéran de la politique ou s’ils préfèrent tourner résolument la page des anciennes gardes.

Le dépôt de ce dossier à la Cour suprême ouvre une nouvelle séquence dans la bataille pour la succession. Lansana Kouyaté rejoint officiellement la danse des prétendants, portant l’espoir de ceux qui croient encore que l’expérience peut l’emporter sur la nouveauté.

Sahel : la dernière chance se joue à Conakry

Dans un complexe hôtelier de Conakry, c’est le destin de toute une région qui se négocie. Sous la présidence du Premier ministre Amadou Oury Bah, la 18e session du Comité de pilotage de la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel (UNISS) a ouvert ses portes ce jeudi. Les décisions qui y seront prises pourraient marquer un tournant décisif pour des millions de personnes.

Pendant deux jours, diplomates et experts planchent sur un bilan sans concession et dessinent les contours d’une nouvelle feuille de route. L’objectif est clair : réinventer la réponse onusienne aux Objectifs de développement durable dans une région en proie à des défis multidimensionnels.

Un moment charnière pour l’avenir régional

La coordinatrice résidente de l’ONU en Guinée, Kristèle Younès, n’a pas mâché ses mots. « La région du Sahel se trouve à un tournant décisif », a-t-elle affirmé, soulignant l’impérieuse nécessité d’allier sécurité, gouvernance et opportunités économiques. Son plaidoyer appelle à une action concertée pour « bâtir un espace plus sûr, plus résilient et plus prospère ».

Face à l’urgence, le Premier ministre guinéen a situé la position singulière de son pays. « La Guinée, à la lisière géographique du Sahel, partage pleinement les enjeux et les dynamiques de cette région », a déclaré Amadou Oury Bah. Il a décrit la nation guinéenne comme un carrefour humain et économique stratégique, un véritable « trait d’union entre le Sahel et la façade atlantique ».

La Guinée, pivot de la résilience sahélienne

Ce rôle de pont géopolitique confère à la Guinée une responsabilité particulière. Le Chef du gouvernement l’a clairement assumé, réaffirmant au nom du président de la République l’engagement ferme de son pays à soutenir la mise en œuvre des conclusions de cette session cruciale.

Dans les couloirs de la réunion, les attentes sont palpables. Les participants le savent : les recommandations qui émergeront de ces travaux devront concilier urgence humanitaire et vision à long terme. Comment transformer la spirale de l’insécurité en cercle vertueux de développement ? Quelle architecture de paix imaginer pour des territoires fragilisés ?

Les conclusions de ce rendez-vous de Conakry s’annoncent historiques. Elles dessineront peut-être les prémisses d’une nouvelle approche, plus intégrée et plus efficace, pour sortir le Sahel de l’ornière. Le monde observe, conscient que l’avenir de cette région cruciale se joue aussi sur les rives du fleuve Konkouré.

Télly Oury Diallo interpellée pour vol présumé de 15 000 dollars

CONAKRY – Une communication officielle du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Dixinn a fait le point sur l’interpellation de Télly Oury Diallo, élève domiciliée au quartier Hamdallaye-Mosquée, impliquée dans une affaire de vol présumé de 15 000 dollars US.

Selon le parquet, les faits remontent au samedi 25 octobre 2025, à la suite d’une plainte déposée par Monsieur Lamarana Diallo, résident du quartier Cosa, auprès de l’Escadron de Gendarmerie Mobile N°18 de Cosa.

L’enquête, menée par l’Officier de Police Judiciaire (OPJ), a rapidement progressé grâce à des indices techniques, notamment l’exploitation du compte Orange Money de la suspecte. Ces éléments ont conduit à une réquisition pour comparution forcée, adressée au parquet le 27 octobre 2025.

Le Procureur Algassimou Diallo rappelle que cette mesure s’inscrit dans le cadre légal :

« Conformément à l’article 81, alinéa 3, du Code de procédure pénale guinéen, l’OPJ peut contraindre à comparaître par la force publique, avec l’autorisation préalable du Procureur, les personnes qui n’ont pas répondu à une convocation ou dont on peut craindre qu’elles ne répondent pas. »

Suite à cette réquisition, Télly Oury Diallo a été interpellée le mardi 28 octobre 2025 dans son quartier et conduite à l’unité de gendarmerie pour enquête.

Le Procureur appelle à la prudence et à la responsabilité de la population en attendant la suite de la procédure :

« La suite de la procédure fera l’objet d’une communication ultérieure », conclut Algassimou Diallo.

Sékoutouréyah ou rien : le retour inattendu de Faya Millimouno

CONAKRY – La politique a ses silences qui en disent long, et ses retraits qui n’en sont pas. Ce dimanche 26 octobre, dans l’enceinte du siège du Bloc Libéral, l’histoire a bégayé, puis infléchi sa trajectoire. Faya Millimouno, qui avait pourtant annoncé son départ de la tête du parti, est ressorti de ce troisième congrès national plus fort que jamais. Non pas en simple président, mais en candidat investi pour la présidentielle du 28 décembre. Un retournement que seul le verbe des militants, souverain, pouvait sceller.

Un plébiscite sans équivoque

Le suspense, pourtant, planait. Face à lui, Moussa Dougo Guilavogui. Le vote, lui, n’a laissé place à aucune équivoque. Sur 185 inscrits, 112 ont déposé leur bulletin. Et dans l’urne, une quasi-unanimité s’est dessinée : 101 voix sont allées à Millimouno, balayant les 10 de son adversaire. Un plébiscite. Une vindicte silencieuse de la base, déterminée à offrir une autre chance à celui qu’elle considère comme son étendard.

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Dans un discours d’investiture qui sentait bon la poudre de campagne et le souffle des défis à venir, le désormais candidat a planté le décor des semaines décisives qui s’annoncent. Sa voix, portée par une ferveur retrouvée, a résonné comme un engagement sans retour.

« Nous allons balayer toute la République. Et quand nous arriverons ici, ce sera avec la promesse de tous les Guinéens que nous rentrerons à Sékoutouréyah. »

Les mots sont lourds de sens. Sékoutouréyah, plus qu’un lieu, un symbole. Le point de départ, peut-être, d’une reconquête.

Un retour forgé par la base

« En ce jour solennel où j’accepte, avec humilité et une détermination sans faille, l’investiture du Bloc libéral pour être votre candidat à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, je m’adresse à vous. Non pas seulement comme des électeurs, mais comme les premiers artisans du destin de notre nation. »

Par cette allocution, Faya Millimouno n’a pas seulement accepté une candidature ; il a épousé un destin collectif, celui que lui ont tendu, une nouvelle fois, ceux qui n’avaient pas voulu le voir partir. Son retour sur le devant de la scène n’est pas un simple fait d’appareil. C’est un mouvement organique, venu du terreau militant, qui replace l’homme au cœur de l’échiquier politique guinéen.

La campagne, désormais, est ouverte. Et dans le sillage de ce congrès, une certitude : Millimouno n’est plus un candidat comme les autres. Il est celui que son parti n’a pas voulu lâcher. Celui par qui la promesse, peut-être, arrivera.

Présidentielle guinéenne : la DGE peaufine la dernière ligne droite

Ce vendredi 24 octobre, dans un hôtel de Conakry, la Directrice générale des élections, Camara Djénabou Touré, a tenu une réunion cruciale. Face aux représentants des partis politiques et de la société civile, elle a présenté les ultimes préparatifs de la présidentielle du 28 décembre. La troisième séance du comité technique interpartis ressemblait à une séance de déminage, tant les ambiguïtés restaient présentes sur le processus.

Camara Djénabou Touré dissipe les malentendus

La patronne des élections est allée droit au but. Elle a expliqué :

« Certains ont confondu la mise en place de la commission financière et celle de réception et de validation des candidatures avec la phase de dépôt. »

Son message était clair : les déclarations d’intention récentes ne constituent pas des candidatures officielles. Seule la Cour suprême peut valider les dossiers.

Dépôt des candidatures : vers la phase décisive

Le calendrier électoral entre désormais dans sa phase décisive. Après la validation des candidatures par la haute juridiction, la DGE se concentrera sur l’organisation matérielle du scrutin. Mme Touré a détaillé les priorités :

  • Impression des bulletins de vote et des spécimens

  • Préparation des procès-verbaux

  • Gestion des autres documents sensibles

Elle a expliqué ces étapes avec la précision d’une chef d’orchestre préparant un grand concert démocratique. Les acteurs politiques, conscients de l’enjeu, écoutaient attentivement.

De plus, la Directrice générale a rappelé que les candidats indépendants bénéficient d’une procédure spécifique. Ainsi, tous les cas de figure sont couverts.

La société civile salue la transparence

Du côté de la société civile, l’accueil fut positif. Gabriel Haba, président du CNOSCG, a salué cette initiative qui renforce la transparence et l’inclusivité du processus. Selon lui, ces échanges permettent de formuler des préoccupations, de faire des plaidoyers et de contribuer à la crédibilité du scrutin.

Vers une élection apaisée

Alors que la Guinée s’apprête à tourner la page de sa transition, ces derniers réglages techniques sont essentiels. La DGE, sous la direction ferme de Camara Djénabou Touré, semble déterminée à conduire le pays vers une élection apaisée. Reste à voir si cette transparence convaincra les derniers sceptiques. Dans un contexte politique où chaque détail est scruté, la présidentielle du 28 décembre apparaît comme le test décisif de la maturité démocratique guinéenne.

Constitution contre Code électoral : la DGE tranche

Le doute n’est plus permis. Ce vendredi 24 octobre, devant le Comité interparties, la Directrice générale des élections Djenab Touré a tranché : dans le duel Constitution contre Code électoral, c’est la loi fondamentale qui l’emportera. Alors que le code électoral fixe à 44 ans l’âge minimum pour se porter candidat à la présidentielle, la Constitution, elle, établit la barre à 40 ans. Un écart de quatre ans qui alimentait toutes les spéculations.

« L’âge qui est dans la Constitution, c’est celui-là que la Cour suprême va appliquer », a affirmé avec autorité la patronne de la DGE. D’un revers de main, elle balaie ainsi les ambiguïtés textuelles : « Elle ne va pas appliquer autre chose ». Une clarification qui tombe à point nommé, à soixante jours exactement du scrutin du 28 décembre.

Djenab Touré lève le voile sur l’âge des candidats

La responsable électorale, qui affirme avoir participé aux travaux préparatoires des textes, se montre intraitable sur la hiérarchie des normes. « La Constitution demeure la loi supérieure », rappelle-t-elle, mettant fin aux débats d’experts sur la contradiction entre les deux documents. Sa position est sans appel : la Cour suprême, seule compétente pour valider les candidatures, suivra strictement la Constitution.

Cette précision technique a une portée éminemment politique. Elle ouvre la course présidentielle à une génération plus jeune de leaders, tout en refermant la porte à d’éventuels candidats qui comptaient sur la version du code électoral pour contester certaines candidatures.

La DGE en ordre de bataille pour le scrutin de décembre

Dans la salle de Conakry, face aux représentants des partis politiques et de la société civile, Djenab Touré a déployé une stratégie de transparence offensive. Alors que des voix dénonçaient un « manque de lisibilité » du processus, elle a présenté le calendrier opérationnel et assuré que « toutes les préoccupations exprimées ont trouvé des réponses satisfaisantes ».

La DGE concentre désormais ses efforts sur la production des documents sensibles : bulletins de vote, procès-verbaux, spécimens. Un travail de fourmi crucial pour la crédibilité du scrutin. La patronne des élections a également clarifié un malentendu tenace : la liste publiée récemment ne concernait que des « déclarations d’intention », et non les candidatures officielles qui relèvent de la seule Cour suprême.

Alors que la Guinée s’apprête à tourner la page de la transition, cette démonstration de maîtrise technique vise à rassurer tous les acteurs. Mais dans les coulisses du pouvoir, le débat sur l’âge des candidats n’est sans doute pas complètement éteint. Reste à voir comment cette clarification constitutionnelle sera accueillie par les prétendants à la succession.

Égalité parfaite au 2nd tour : ce que dit vraiment le code électoral Guinéen

À moins de deux mois du scrutin présidentiel du 28 décembre 2025, une question technique mais cruciale agite les cercles politiques guinéens : que se passerait-il en cas d’égalité parfaite entre les deux finalistes au second tour ? Le code électoral, méticuleux, a anticipé ce scénario improbable mais juridiquement sensible.

La procédure en cas de match nul

L’article 131 du code électoral est sans ambiguïté. Si les deux candidats du second tour obtenaient exactement le même nombre de voix – une situation rarissime mais pas impossible –, c’est le résultat du premier tour qui deviendrait le critère départageant. Le candidat ayant réalisé le meilleur score lors du premier tour serait ainsi déclaré élu.

Cette disposition, souvent méconnue du grand public, fonctionne comme un mécanisme de secours. Elle évite tout blocage institutionnel et empêche que l’élection ne tombe dans une impasse. Le législateur a ainsi verrouillé le processus pour qu’il y ait nécessairement un vainqueur, même dans l’hypothèse extrême d’une parfaite égalité.

Les garde-fous contre les contestations

Au-delà de ce cas d’école, le code électoral encadre strictement les délais de contestation. Toute réclamation doit être déposée auprès de la Cour constitutionnelle dans les 72 heures suivant la publication des premiers résultats par l’OTIGE. Ce délai très court vise à accélérer le processus de validation et à éviter les contentieux prolongés qui pourraient déstabiliser la transition.

Si aucune contestation n’est soulevée dans ce laps de temps, la Cour constitutionnelle proclame le candidat vainqueur sans autre formalité. Une procédure conçue pour garantir une passation de pouvoir rapide et incontestable.

Ces dispositions techniques, bien que semblant abstraites, représentent pourtant la colonne vertébrale du processus électoral. Dans un contexte politique tendu, leur robustesse pourrait s’avérer décisive pour assurer la crédibilité du scrutin et, in fine, la stabilité du retour à l’ordre constitutionnel.

900 millions de francs : la caution qui divise la Guinée

La décision est tombée comme un couperet. Neuf cents millions de francs guinéens. C’est le prix d’entrée, désormais, pour briguer la magistrature suprême en Guinée. Une annonce de la Direction Générale des Élections (DGE) qui a provoqué un séisme politique, et dont l’onde de choc a trouvé une caisse de résonance en la personne du Dr Faya Millimouno. Le président du Bloc Libéral n’a pas mâché ses mots pour qualifier une mesure qu’il estime « scandaleuse » et « totalement disproportionnée ».

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« On fait les choses de manière totalement disproportionnée », a-t-il tonné, la voix chargée d’indignation. Pour le leader politique, la caution, qui devrait n’être qu’une « participation symbolique », est en train de se transformer en une arme d’exclusion massive. Une dérive qu’il analyse à l’aune de l’histoire électorale récente : de 50 millions en 2005, la somme n’a cessé de croître de façon « démagogique », selon lui, pour atteindre aujourd’hui un niveau qu’il juge « du n’importe quoi ».

Une barrière financière ou un choix politique ?

L’argumentaire de Faya Millimouno est implacable. Dans un pays où les liquidités manquent, exiger une telle somme revient, selon lui, à réserver la compétition présidentielle à une élite financière. Il dénonce une « volonté d’écarter certaines candidatures », transformant l’élection en un club fermé. Pourtant, dans ce concert de critiques, le plafond des dépenses de campagne fixé à 40 milliards GNF trouve grâce à ses yeux. Il le juge « raisonnable », chiffres à l’appui, évoquant la logistique titanesque et le coût de la sécurisation du vote.

La bataille juridique en perspective

Mais la colère ne se limite pas aux déclarations. Le leader du Bloc Libéral a déjà saisi la Cour suprême, arguant de l’inconstitutionnalité du code électoral. Son avertissement est sans équivoque : « Si on continue dans cette pagaille, on sort du cadre républicain. » Un ultimatum qui place la DGE et les institutions face à leurs responsabilités.

L’affaire de la caution dépasse ainsi le simple débat technique. Elle touche à l’essence même de la démocratie guinéenne : une présidentielle doit-elle être une course où seuls les plus riches peuvent s’aligner ? La question, désormais, est sur la place publique. Et la réponse, quelle qu’elle soit, marquera durablement le visage de la prochaine transition politique en Guinée.

Avant les urnes, les coffres : la DGE impose sa loi financière pour la campagne

Mardi 21 octobre 2025, la Direction générale des Élections (DGE) a publié le cadre financier de la campagne présidentielle du 28 décembre. Derrière les chiffres, un message clair : la course à la magistrature suprême sera coûteuse, encadrée et surveillée.

Une caution record pour filtrer les candidatures

La DGE a fixé la caution à 900 millions de francs guinéens, à verser avant le 8 novembre sur le compte du Trésor public. Cette somme, non remboursable pour les candidats battus, agit comme un filtre redoutable. En conséquence, seuls les prétendants capables de réunir cette garantie pourront affronter les urnes. Ce premier obstacle marque la volonté de la DGE de limiter les candidatures fantaisistes et d’imposer un certain sérieux dans la compétition.

Un compte de campagne obligatoire et plafonné

En parallèle, la DGE exige l’ouverture d’un compte de campagne dédié, où devront transiter toutes les transactions financières. Chaque dépense, chaque don, chaque contribution devra être traçable. Cette transparence vise à assainir les pratiques électorales souvent critiquées pour leur opacité.

De plus, le plafond de dépenses est fixé à 40 milliards de francs guinéens. Dépasser cette limite exposera le candidat à des poursuites pénales. Par cette mesure, la DGE veut prévenir la surenchère financière et garantir une campagne « raisonnable ».

Une transparence salutaire ou une démocratie à deux vitesses ?

En prônant la rigueur budgétaire, la DGE affiche son ambition : rendre la compétition plus équitable. Pourtant, ces règles pourraient renforcer les inégalités entre candidats riches et moins nantis. À quelques semaines du dépôt des cautions, la bataille électorale se joue déjà sur le terrain financier.

Reste à savoir si cette stratégie favorisera la transparence ou si elle installera une démocratie à deux vitesses, où seuls les mieux dotés pourront espérer concourir. Une chose est sûre : le compte à rebours est lancé.

Présidentielle en Guinée : une nouvelle coalition entre en lice

CONAKRY – La course à la présidentielle du 28 décembre 2025 prend un nouveau tournant. Ce lundi 20 octobre, plusieurs figures de l’opposition et de la société civile ont officialisé la création de l’Alliance des Forces pour la Démocratie et le Développement (AFDD). Cette coalition veut « proposer une alternative » sur l’échiquier politique guinéen.

Lors d’un point de presse à Conakry, les leaders Diabaty Doré (RPR), Abdoulaye Kourouma (RRD) et Mamadou Oury Diallo (Les Sociaux) ont expliqué les raisons de leur rapprochement. Selon eux, cette alliance résulte de « plusieurs concertations » menées depuis des semaines.

« Nous avons décidé d’unir nos intelligences et nos forces pour conquérir l’électorat », ont-ils déclaré. Face aux prochaines « grandes joutes électorales », leur objectif est clair : mutualiser les moyens et coordonner les stratégies pour que leurs candidats soient élus dans les circonscriptions ciblées.

Mutualiser, rassurer et appeler au fair-play

La question d’une candidature unique à la présidentielle reste ouverte, mais seulement si elle s’accorde à leur « vision commune ». Les responsables de l’alliance AFDD Guinée 2025 affirment vouloir contribuer à la stabilité institutionnelle et à une gouvernance plus inclusive.

Dans un climat politique souvent tendu, la coalition a lancé un appel au fair-play. Elle invite partis, institutions et candidats indépendants à faire preuve de discipline pour garantir une « transition apaisée et inclusive ».

Les portes de l’AFDD restent ouvertes à toute formation ou personnalité souhaitant rejoindre cette dynamique unitaire. Avec cette nouvelle alliance, le paysage politique guinéen se complexifie à deux mois du scrutin. Reste à savoir si ce mouvement parviendra à s’imposer face aux poids lourds déjà en lice.

Code électoral et DGE : Faya Millimouno saisit la Cour suprême pour « illégalité »

CONAKRY – La bataille pour les règles du jeu électoral vient de monter d’un cran. Le président du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Lansana Millimouno, a déposé un recours ce vendredi 17 octobre devant la Cour suprême, réclamant rien de moins que l’annulation pure et simple du Code électoral et la dissolution de la Direction générale des élections (DGE).

Sortant de l’enceinte du palais de justice, l’opposant a, devant la presse, dépeint un processus entaché d’illégalités et de partialité. « Je demande deux choses : l’annulation du Code électoral, parce qu’il a été promulgué dans l’illégalité, et la dissolution de la DGE », a-t-il lancé, la voix tranchante.

Une promulgation dans la « précipitation »

Au cœur de son argumentaire, un vice de procédure qu’il estime rédhibitoire. Faya Millimouno rappelle que le Code électoral, adopté par le Conseil national de la transition (CNT) le 27 septembre, a force de loi organique. À ce titre, la Constitution exigeait, selon lui, qu’il soit soumis à la Cour suprême pour contrôle de constitutionnalité avant sa promulgation. « Cela n’a pas été fait. Dans la précipitation, on a promulgué la loi. On ne fait pas ça dans une République », a-t-il fustigé.

Incohérences et « violation » des droits

Le leader du Bloc Libéral ne s’arrête pas à la forme. Il s’attaque aussi au fond, pointant des contradictions flagrantes, selon lui, entre le code et la loi fondamentale. Il dénonce une « violation du principe de la présomption d’innocence », critiquant l’article qui rend inéligible toute personne « sous mandat ou interpellée ». « Être accusé ne veut pas dire être coupable », assène-t-il.

Autre incohérence soulevée : l’âge des candidats. « La Constitution fixe l’âge minimum pour être candidat à 40 ans, mais le code parle de 35 ans. » Pour lui, ces contradictions justifient à elles seules le retrait du texte et son réexamen par le CNT.

La DGE, une administration « aux ordres »

Mais la cible de Faya Millimouno ne se limite pas au texte de loi. Il vise aussi l’institution chargée de son application. Il réclame la dissolution de la DGE, qu’il présente comme un instrument « politisé » et sous la coupe de l’exécutif. « La DGE relève du ministère de l’Administration du territoire, qui fait partie d’une administration publique totalement politisée. On ne peut pas confier l’organisation d’une élection présidentielle à une administration aux ordres. »

Son plaidoyer est clair : remplacer la DGE par « un organe véritablement indépendant », seul garant à ses yeux d’un scrutin « crédible, transparent et inclusif ».

Face aux caméras, l’opposant a conclu par un avertissement lourd de menaces. Si le pays devait aller aux élections dans les conditions actuelles, a-t-il prévenu, ce serait « mettre en danger la paix ». Un ultimatum judiciaire qui place désormais la Cour suprême au centre d’une crise politique dont l’enjeu n’est autre que la légitimité même du prochain scrutin.

L’UFR de retour : Sidya Touré candidat à la présidentielle guinéenne

CONAKRY – Après une longue traversée du désert administratif, l’Union des Forces Républicaines (UFR) retrouve enfin son droit de cité. La certification officielle, délivrée mercredi 15 octobre par le ministère de l’Administration du Territoire, marque une véritable renaissance pour le parti de Sidya Touré. Elle ouvre surtout la voie à sa participation à la présidentielle du 28 décembre prochain.

Pour le secrétaire général de la jeunesse de l’UFR, Mouctar Kalissa, cette décision était « logique et attendue ». Selon lui, « l’UFR est un grand parti ». Ce qui leur était reproché, a-t-il ajouté, « n’était qu’un vide administratif désormais comblé ». Il a ainsi balayé toute spéculation sur une éventuelle « manœuvre politique ».

Sidya Touré, un retour stratégique sur la scène électorale

La levée de la suspension et la certification débloquent l’horizon électoral. « M. Sidya Touré sera le candidat potentiel de l’UFR à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025 », a confirmé Mouctar Kalissa. Cette annonce met fin à plusieurs mois de flou stratégique et replace l’ancien Premier ministre au cœur de la compétition.

Interrogé sur l’âge et la forme physique de Sidya Touré, toujours à l’étranger, son porte-parole se veut clair : « Dire que M. Sidya Touré ne peut pas être candidat à cause de son âge est un faux débat. » Il a ensuite ajouté : « Dans la plupart des démocraties, il n’existe aucune limite d’âge pour se présenter. »

Si la candidature semble acquise, la stratégie électorale reste gardée secrète. « C’est une question interne. Nous ne devons pas exposer notre plan de bataille », a précisé Kalissa. Il appelle cependant à une mobilisation immédiate : « Il faut relancer les réunions dans les bases et reprendre les activités du parti. » Confiant, il a conclu : « La victoire finale sera celle de l’UFR et de M. Sidya Touré. »

Ce retour de l’UFR sur la scène politique guinéenne ajoute un acteur majeur à une présidentielle déjà très attendue. L’annonce de la candidature de Sidya Touré, expérimenté mais souvent perçu comme appartenant à une autre génération, pourrait bien rebattre les cartes d’un paysage politique en pleine mutation.

Avec cette certification, l’UFR espère retrouver son influence passée. Désormais, le défi consiste à transformer cette réhabilitation administrative en une dynamique capable de porter Sidya Touré vers le palais de Sékhoutouréya.

Candidature de Doumbouya : Le Compte à Rebours est Lancé

CONAKRY – Le silence est souvent plus lourd que les mots. En Guinée, un suspense politique haletant se joue à huis clos. La question obsède les conversations, des salons feutrés de Conakry aux ruelles animées de l’intérieur du pays : le président de la transition, Mamadi Doumbouya, sera-t-il candidat à l’élection présidentielle du 28 décembre ? À moins de deux semaines de l’échéance, le chef de l’État cultive le flou avec un art consommé, laissant partisans et opposants dans l’expectative.

Beaucoup guettaient son discours à la nation, le 2 octobre dernier, espérant y déceler une intention, un indice. En vain. Le Général est resté muet sur le sujet qui agite pourtant tout le pays. Ce silence stratégique place la nation entière dans l’attente, suspendue à une décision qui définira son avenir.

La Date Butoir du 2 Novembre

Le Code électoral, dans son article 128, est sans ambiguïté : le dépôt des candidatures doit intervenir « 55 jours au plus tard avant la date du scrutin ». Un compte à rebours implacable qui expire le 2 novembre 2025. Passé ce délai, la Cour constitutionnelle ne pourra plus valider aucun dossier. La porte se refermera. Cette date cruciale sert de ligne d’horizon à toutes les spéculations, un ultimatum constitutionnel qui plane sur les calculs politiques.

Le Poids d’une Promesse Solennelle

La tension actuelle trouve sa source dans un engagement passé. Le 31 décembre 2022, devant la nation, la parole de Mamadi Doumbouya était claire et ferme : « Ni moi, ni les membres du CNRD, ni ceux du CNT, ni les membres du gouvernement ne seront candidats. » Cette déclaration solennelle résonne aujourd’hui comme un écho gênant aux oreilles de ceux qui le pressent de se présenter.

Cette promesse n’est cependant pas la première que le chef de la transition serait amené à revisiter. Il avait initialement fixé la fin de la transition au 31 décembre 2024, une échéance qui a depuis été dépassée. Ce précédent alimente le doute et permet tous les scénarios. Le respect de la parole donnée s’effacera-t-il une nouvelle fois devant la raison d’État ou l’appel de ses partisans ?

Le pays retient son souffle. Chaque jour qui passe rapproche de l’échéance fatidique. Dans les coulisses du pouvoir, la décision se mûrit. Aux yeux de nombreux Guinéens, la crédibilité du processus de transition se jouera dans ce choix. Verdict : au plus tard le 2 novembre.

Le MATD impose la discipline maximale à trois mois de la présidentielle

À moins de trois mois du scrutin présidentiel du 28 décembre 2025, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) resserre la discipline. Le lundi 13 octobre, à Conakry, le ministre Ibrahima Kalil Condé a réuni son équipe pour annoncer des mesures exceptionnelles. L’objectif est clair : garantir la mobilisation totale des cadres et agents jusqu’à l’investiture du prochain président.

Des mesures strictes pour une administration en alerte

Le ministre a suspendu immédiatement tous les congés, permissions et sorties du territoire pour le personnel du ministère. Cette décision, sans exception, ne souffre que d’un cas d’urgence ou de force majeure dûment justifiée. Une source proche du MATD a confirmé l’application immédiate de cette directive.

Ibrahima Kalil Condé a insisté sur la mission stratégique de son département :

« L’année 2025 marque un tournant décisif pour la Guinée. La mobilisation totale de l’administration territoriale est indispensable à la réussite du processus électoral. »

Cette orientation traduit la pression croissante qui pèse sur l’appareil administratif à l’approche du scrutin. Chaque cadre doit désormais jouer un rôle actif et constant dans le déroulement du vote. Le ministre a d’ailleurs prévenu : aucun relâchement ne sera toléré jusqu’à la fin du cycle électoral.

La Guinée vit ainsi au rythme d’une administration en état de veille maximale, déterminée à soutenir l’organisation d’un scrutin décisif pour l’avenir politique du pays.

l’Union sacrée sonne l’alerte électorale

CONAKRY – Lundi, l’Union sacrée a tiré la sonnette d’alarme dans une salle de presse attentive. La coalition politique dénonce les risques d’organiser une présidentielle dans la précipitation. Selon elle, tenir un scrutin national sans élections locales préalables constituerait une faute politique majeure. Cette précipitation pourrait replonger le pays dans l’instabilité.

« Il faut commencer par les élections communales pour poser les bases administratives et légitimes d’un processus électoral crédible », a plaidé Ibrahima Sory Diallo, président de l’Union sacrée. Il a rappelé le précédent de 2010 : plus de cinquante morts et une instabilité prolongée. Un scénario que personne ne souhaite voir se répéter.

L’illégalité constitutionnelle en question

La coalition s’appuie sur une lecture stricte de la Constitution. Selon elle, les articles 174 et 175 ne peuvent s’appliquer sans l’installation préalable des institutions locales. L’Union sacrée dénonce une violation de la loi fondamentale et pointe la Direction générale des élections (DGE), accusée d’outrepasser son mandat limité au référendum.

Le Code électoral, bien que promulgué, n’a toujours pas été rendu public. Pour la coalition, cette opacité représente un déficit de transparence grave, susceptible de nuire à la crédibilité du scrutin.

L’Union sacrée a également rappelé le serment prêté en 2021 par le président Mamadi Doumbouya : ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. « Ceux qui l’encouragent à violer son serment ne défendent que leurs intérêts », a prévenu Ibrahima Sory Diallo.

La crainte d’une transition accélérée

En filigrane, la coalition questionne la philosophie même de la transition. Elle défend un processus « cohérent et concerté », où les élections locales servent de fondement à l’édifice démocratique. Sans cette base, la Guinée s’exposerait à une transition accélérée, sans fondement institutionnel solide.

Le message est clair : la légitimité se construit et ne se décrète pas. Elle passe par le respect scrupuleux des étapes, de la commune à la nation. À l’heure où la Guinée tente de tourner la page des crises passées, l’Union sacrée se pose en gardienne des principes, rappelant que les raccourcis électoraux mènent souvent à des impasses historiques.

Bah Oury, l’apôtre de la neutralité

KANKAN – Le message est , clair et ferme, dans la chaleur de la cité du Manding. Ce vendredi 10 octobre, le Premier ministre Bah Oury, en tournée nationale, s’est adressé aux autorités locales de Kankan. Devant elles, il a tracé la ligne rouge, celle que l’administration ne devra pas franchir : la neutralité absolue dans le processus électoral à venir.

D’entrée, le chef du gouvernement a salué le référendum du 21 septembre comme une victoire collective. « Nous avons réussi une grande chose ensemble », a-t-il déclaré, évoquant un scrutin organisé « dans la paix, dans la convivialité et dans la sécurité pour tous ». Des mots qui résonnent comme un hommage, mais aussi comme un standard à maintenir.

Puis est venu le cœur de son discours, la raison véritable de sa présence. « Dans les processus électoraux, l’administration territoriale doit marquer sa neutralité et son impartialité », a-t-il asséné, regardant son auditoire droit dans les yeux. Le ton n’était pas suppliant, mais prescriptif. « C’est cela qui fonde la transparence, la crédibilité et le sérieux du processus que nous sommes en train d’accomplir aujourd’hui. »

Tourner la page des « pulsions antérieures »

Le Premier ministre n’a pas éludé les démons du passé. Il a appelé à rompre définitivement avec les pratiques qui ont trop souvent ensanglanté les scrutins guinéens. « La victoire sur nos défauts, nos insuffisances antérieures, nos pulsions antérieures qui consistent à tout régler par des coups de poing… »

Sa voix s’est faite plus grave pour l’exhortation finale : « Il faut faire en sorte que les étapes à venir se fassent dans la cohésion, la paix et dans le respect des règles démocratiques. » Chaque mot pesait son poids de mémoire et d’espoir.

Chaque voix compte, hier comme demain

Mais c’est dans sa conclusion que Bah Oury a peut-être livré son message le plus fort, une leçon de démocratie élémentaire et essentielle. « Cette voix compte pour le oui, elle compte pour le non, et demain elle comptera pour monsieur ou madame X, ou monsieur ou madame Y. »

Une phrase simple, qui résume l’enjeu fondamental : la voix de chaque Guinéen, quelle que soit sa couleur politique, doit être « protégée et consacrée ». C’est là, a-t-il estimé, le socle de la refondation de l’État, la condition sine qua non pour que « la sécurité et la paix civile continuent de régner dans notre pays ».

Dans la salle, le silence était éloquent. Le message était passé. À quelques semaines d’une présidentielle cruciale, le gouvernement semble vouloir jouer la carte de la transparence. Reste à savoir si, sur le terrain, les acteurs entendent raison.

Présidentielle Conakry 2025 : Mamadi Doumbouya prêt à répondre à « l’appel du peuple »

Conakry – Le suspense touche à sa fin. Ce vendredi, Abdourahmane Baldé, directeur général du Fonds national pour l’insertion des jeunes (FONIJ), a annoncé que le général Mamadi Doumbouya déposera dans les prochaines heures sa candidature à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025.

« Le général Doumbouya va déposer sa candidature, car il ne peut pas abandonner le peuple », a déclaré M. Baldé à la Maison de la presse. Selon lui, le chef du CNRD répond ainsi à un véritable mandat moral populaire.

Une jeunesse aux commandes et un pays rassemblé

Le directeur du FONIJ a rappelé que, avant le 5 septembre, la Guinée « s’enfonçait dans les ténèbres » et était « déchirée ». Depuis l’arrivée de Doumbouya, le gouvernement a posé des actes concrets pour rassembler le pays et offrir aux jeunes une place centrale dans la gouvernance. « Avant, c’étaient les vieux qui dirigeaient. Aujourd’hui, ce sont les jeunes qui gouvernent », a-t-il insisté.

Baldé s’est également appuyé sur le succès du référendum constitutionnel, où le Oui l’a emporté massivement. Il voit là un signe clair de l’adhésion populaire aux valeurs du CNRD : rassemblement, unité nationale et renouvellement des idées. « Partout, le peuple a dit Oui au CNRD, Oui à la Constitution », a-t-il martelé. Puis il a ajouté : « Il faut désormais respecter le peuple, l’honorer, l’écouter et l’entendre. »

Une candidature au service de la continuité nationale

Pour M. Baldé, la candidature de Doumbouya ne relève pas d’un choix personnel. Elle répond à l’appel du peuple et vise à poursuivre le projet d’une Guinée « heureuse, glorieuse, dirigée par des jeunes avec du sang neuf et des idées nouvelles ». L’objectif : assurer la continuité de la prospérité nationale amorcée depuis le début de la transition.

Alors que tous les yeux, dans le pays et à l’international, restent braqués sur Conakry, l’officialisation de Doumbouya pourrait transformer cette transition en véritable épreuve électorale. Le verdict populaire déterminera le destin du général et confirmera la légitimité de son mandat.

Transition Guinéenne : La directrice des élections lève le voile sur le scrutin à venir

CONAKRY – Dans un bureau face aux caméras, une femme clarifie le destin électoral de toute une nation. Ce jeudi 09 octobre, la directrice générale des élections, Djenab Touré, a rompu un silence lourd d’interrogations. Devant la presse, elle a dessiné les contours d’un processus aussi fragile qu’essentiel : l’organisation de la future présidentielle. Son message, à la fois technique et éminemment politique, est sans équivoque : sa direction agira, provisoirement, comme le pilote technique du scrutin.

La conférence de presse répondait à une inquiétude latente. Après le référendum constitutionnel, des doutes persistaient sur une éventuelle mainmise du pouvoir de transition sur le processus électoral, via une Direction générale des élections (DGE) placée sous la tutelle du ministère de l’Administration du territoire. Djenab Touré a choisi la transparence offensive pour désamorcer les critiques.

« La DGE va jouer le rôle de l’organe technique. Ainsi que l’ONU va jouer ce rôle jusqu’à ce que nous mettions en place l’organe technique qui est prévu dans la Constitution », a-t-elle affirmé, d’une voix posée. Cette déclaration, simple en apparence, opère un double transfert de légitimité : vers la future institution indépendante, l’OTIGE, et vers l’organisme onusien comme garant extérieur.

La lettre de la loi pour étayer la transition

La cheffe de la DGE ne s’est pas contentée de promesses. Elle s’est appuyée sur la froideur des textes pour assoir sa position. Le nouveau Code électoral, tout juste adopté par le Conseil national de la transition (CNT), sert de piédestal légal à cette phase transitoire. Il acte, noir sur blanc, la continuité administrative de la DGE.

« Comme nous avons commencé, nous allons toujours continuer, et je vous ai dit qu’à titre transitoire, en attendant la mise en place de l’OTIGE, la Direction générale continue d’assurer ce rôle conformément aux dispositions transitoires du Code électoral », a-t-elle insisté, scellant son propos par une référence juridique incontestable.

Un pari sur la confiance

Au-delà de la mécanique institutionnelle, Djenab Touré a lancé un appel. En réaffirmant sa volonté de « collaborer étroitement avec les médias », elle tend la main à un contre-pouvoir essentiel. Elle parie sur l’ouverture comme rempart contre la défiance.

Dans la chaleur de Conakry, cette annonce apaise temporairement les tensions tout en reportant les échéances. La DGE tient les manettes, mais son mandat est emprunté. L’ombre de l’OTIGE, institution permanente promise par la Constitution, plane sur chaque décision. Le véritable test ne réside pas dans la gestion courante, mais dans la capacité de l’équipe en place à préparer sa propre obsolescence – à construire, pierre après pierre, l’édifice indépendant qui devra un jour la remplacer. La transition électorale guinéenne est désormais lancée, sur un fil tendu entre l’urgence du présent et les exigences de l’avenir.

Présidentielle 2025 : la DGE active les commissions clés pour la course à la magistrature suprême

CONAKRY – La machine électorale guinéenne s’active. Ce mardi 7 octobre, la Direction Générale des Élections (DGE) a annoncé la création de deux commissions essentielles pour la préparation de la présidentielle du 28 décembre 2025. Cette étape marque un tournant vers le retour à l’ordre constitutionnel.

La première, Commission de réception et de validation des parrainages, jouera un rôle central. Elle vérifiera l’identité des candidats et la conformité de leurs parrainages, conformément au code électoral.

La seconde, Commission financière, fixera deux paramètres décisifs : le montant de la caution exigée et le plafond des dépenses autorisées pour la campagne. Ces règles visent à garantir l’équité entre les candidats.

Un processus sous pression mais sous contrôle

La DGE invite dès à présent les partis politiques et candidats indépendants à désigner leurs mandataires avant le 9 octobre. Les dossiers doivent être déposés au siège de la DGE, dans la commune de Dixinn, avec une lettre d’engagement “sur l’honneur” et les coordonnées du représentant.

Cette étape technique s’annonce cruciale. En effet, le processus électoral se déroule dans un contexte politique tendu, où chaque décision fait l’objet d’un suivi rigoureux. Toutefois, la DGE assure “compter sur la participation active et la collaboration de tous les acteurs” pour assurer la crédibilité du scrutin.

Alors que la Guinée s’avance vers un vote décisif pour son avenir démocratique, la mise en place de ces commissions symbolise le véritable lancement de la course présidentielle. Reste désormais à savoir quels candidats franchiront toutes les étapes vers la magistrature suprême.

Une indépendance célébrée dans la sobriété

Soixante-sept ans après son indépendance, la Guinée a célébré son histoire dans une atmosphère inhabituelle. Ce jeudi 2 octobre, le défilé militaire traditionnel a laissé place à une cérémonie sobre, organisée à la Place des Martyrs de Kaloum. Le général Mamadi Doumbouya y a présidé un hommage solennel aux pères de la nation.

Une rupture avec les habitudes

Contrairement aux éditions passées, aucune parade n’a traversé les rues de Conakry. Le chef de la Transition, vêtu d’un boubou blanc, est arrivé aux côtés de son épouse Lauriane Doumbouya vers 11 heures. La cérémonie a mis en avant le symbole et le recueillement, loin du faste habituel.

Hommage aux martyrs et message politique

Le moment fort a été le dépôt de gerbe de fleurs par Mamadi Doumbouya. Il a honoré la mémoire des grandes figures de l’indépendance avant d’observer un long moment de recueillement. Autour de lui, membres du gouvernement, institutions républicaines et corps diplomatique ont partagé ce silence chargé d’émotion.

Cette célébration épurée, ponctuée par la levée des couleurs et les saluts protocolaires, contraste avec les commémorations antérieures. Elle pourrait symboliser une volonté de rupture avec certaines traditions, dans un contexte économique et social tendu.

Alors que le pays se dirige, en principe, vers une élection présidentielle en décembre, ce choix sobre envoie un message clair. La Guinée veut honorer son passé tout en affirmant son désir d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire.

Souveraineté économique et unité nationale : le double message de Doumbouya pour les 67 ans de la Guinée

 Soixante-sept ans après l’indépendance, la Guinée se cherche un nouveau destin. Dans son discours à la nation prononcé mercredi, le général Mamadi Doumbouya a dévoilé sa feuille de route pour la transformation du pays, mêlant ambitions économiques et appel à l’unité nationale.

La souveraineté économique comme colonne vertébrale

Le chef de la Transition a présenté la « souveraineté économique » comme le pilier central de son action. « Elle n’est pas une fin en soi, mais le moyen de garantir à chaque Guinéen et chaque Guinéenne l’amélioration des conditions de vie », a-t-il affirmé, liant explicitement la reconquête des ressources nationales à l’accès aux services sociaux de base.

Parmi les outils dévoilés, la création imminente d’un Fonds souverain de Guinée, présenté comme un instrument stratégique pour « garantir la gestion optimale » des richesses du pays. Une annonce concrète qui s’inscrit dans la lignée des réformes engagées depuis la prise du pouvoir en septembre 2021.

Une reconnaissance financière inédite

Le président a mis en avant un symbole fort de cette nouvelle crédibilité : la première notation souveraine du pays, classée B+ avec perspective stable par une agence internationale. « Une première dans notre histoire », s’est félicité le général Doumbouya, y voyant le signe de « la confiance de la communauté financière internationale » et un passeport pour des financements compétitifs.

Simandou 2040, projet phare de la nouvelle Guinée

Le programme « Simandou 2040 » a été érigé en « moteur de l’avenir ». Le chef de l’État en a précisé la double vocation : financer des infrastructures modernes (chemins de fer, ports, routes, énergie) et investir dans le « capital humain d’excellence » via l’éducation, la recherche et la formation.

« Simandou 2040, c’est avant tout vous, les femmes, les hommes, les filles et les fils de notre nation, ensemble, en unissant nos forces et nos intelligences », a-t-il déclaré, associant la population à ce projet structurant.

Un appel à l’unité dans un contexte politique tendu

Alors que la Guinée s’achemine vers une élection présidentielle théoriquement prévue le 28 décembre, le discours s’est conclu par un plaidoyer pour la cohésion nationale. « À toutes et à tous, je lance un appel. Restons unis, disciplinés et solidaires, car c’est ensemble et seulement ensemble que nous construirons la Guinée de demain. »

Cet appel à l’unité, répété à plusieurs reprises, semble vouloir apaiser les tensions politiques dans un pays où la transition accuse un retard certain dans son calendrier initial. Entre ambitions économiques affichées et réalités politiques complexes, le général Doumbouya tente de tracer sa voie, soixante-sept ans après que la Guinée eut ouvert la marche des indépendances africaines.

67 ans d’indépendance : les Guinéens dans l’attente du discours de Doumbouya

Soixante-sept ans après la proclamation historique de l’indépendance, la Guinée retient son souffle. Ce jeudi 2 octobre, le général Mamadi Doumbouya s’adresse à la nation dans un discours télévisé très attendu, le deuxième depuis le référendum constitutionnel du 21 septembre dernier.

Le chef de l’État, porté au pouvoir par un coup d’État le 5 septembre 2021, prononce cette allocution dans un moment charnière pour l’avenir du pays. Alors que la présidentielle du 28 décembre 2025 approche à grands pas, le mystère demeure sur ses intentions.

Un silence politique qui interroge

Quatre ans après son arrivée à la tête du pays, le général Doumbouya n’a toujours pas officialisé sa position concernant le scrutin présidentiel. Cette incertitude plane sur les célébrations de l’indépendance, créant un suspense politique inhabituel pour ce traditionnel exercice de communication présidentielle.

La récente adoption de la nouvelle Constitution, qui autorise désormais les candidatures indépendantes, ouvre théoriquement la voie à toute personne éligible – y compris le chef de la Transition – de se porter candidate. Un changement institutionnel qui ajoute encore au flou entourant les ambitions du leader militaire.

Un discours scruté à la loupe

Chaque mot, chaque nuance du discours de Doumbouya sera analysé avec attention par la classe politique et les observateurs internationaux. Son allocution pourrait lever – ou confirmer – le voile sur ses intentions réelles à moins de trois mois de l’échéance électorale.

La nation tout entière, entre célébration patrimoniale et interrogation démocratique, se trouve à la croisée des chemins. Soixante-sept ans après s’être affranchie de la puissance coloniale, la Guinée attend de savoir qui dirigera sa prochaine étape historique.

Un référendum sans violence, preuve d’une stabilité retrouvée ?

Quatre ans après la prise du pouvoir par l’armée, le gouvernement guinéen dresse un bilan contrasté de sa transition. Face aux investisseurs réunis ce mercredi à Conakry, le ministre du Budget Facinet Sylla a célébré la « stabilité politique » retrouvée sous l’égide du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).

« Depuis le 5 septembre 2021, notre pays s’est engagé dans un processus de refondation. Sous le leadership du général Mamadi Doumbouya, la Guinée a retrouvé la stabilité politique », a déclaré le ministre, évoquant « un climat de sérénité propice aux investissements ».

Un plébiscite en terrain miné

Preuve de cette normalisation, selon le pouvoir : le référendum constitutionnel du 21 septembre dernier, adopté à 89,38 % avec une participation officielle de 86,42 %. Les chiffres donnent le vertige : plus de cinq millions de « Oui » contre 610 000 « Non ». Mais cette consultation s’est déroulée dans un contexte particulier. Pendant la campagne, l’espace médiatique était contrôlé, les manifestations interdites. L’opposition historique avait choisi le boycott, dénonçant un processus verrouillé.

« Nous qui sommes des acteurs, nous savons tous ici qu’avant, l’élection était synonyme de chaos, de paralysie, de victimes, de sang versé », a relativisé Facinet Sylla. « Pour la première fois, nous avons fait des élections sans aucune victime, sans effusion de sang. Je pense que cela mérite d’être salué. »

La présidentielle de décembre en ligne de mire

Le lendemain de la promulgation de la nouvelle Constitution, le président Doumbouya a fixé la prochaine échéance : l’élection présidentielle se tiendra le 28 décembre 2025. « Cette stabilité politique qui est l’œuvre du Général Mamadi Doumbouya, je dirais même son principal achievement », a souligné le ministre du Budget.

Stabilité politique, dividendes économiques ?

Selon Facinet Sylla, cette stabilité a des retombées concrètes. « Cet afflux des investissements directs étrangers a eu un effet de ruissellement sur tous les secteurs socio-économiques du pays », a-t-il assuré, citant la création d’emplois et l’amélioration des infrastructures.

Pourtant, derrière les annonces optimistes, une autre réalité persiste. Alors que le pouvoir vante une transition apaisée, ses détracteurs dénoncent un régime autoritaire qui muselle toute contestation. La campagne pour la présidentielle de décembre s’annonce comme le véritable test de cette stabilité tant célébrée – et de sa légitimité réelle auprès des Guinéens.