Le procès fantôme de David Makongo

CONAKRY, 27 octobre 2025 — Dans la salle d’audience de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), le silence en disait long. Ce lundi, la Chambre de jugement présidée par Yagouba Conté a de nouveau évoqué le dossier explosif opposant David Makongo, homme d’affaires américain, et quatre ressortissants chinois à l’État guinéen. Mais, une fois encore, aucun des cinq prévenus n’a daigné se présenter à la barre.

Leur absence n’est plus une surprise.
David Makongo, jadis détenu à la Maison centrale de Conakry, a quitté discrètement le pays pour les États-Unis, officiellement pour assister son épouse malade. Depuis, il n’a plus jamais comparu. Ses co-accusés — Wang Yong Kai, Zhou Wenkai, Chen Xue Zhong et Tian Zhao Qianng — se sont volatilisés à leur tour, tout comme leurs avocats.

Un procès fantôme

Poursuivis pour occupation illégale, destruction de l’environnement et évasion, les cinq hommes sont au cœur d’un dossier minier sensible. Mais à chaque audience, la même scène se rejoue : des bancs vides, des plaidoiries reportées, et une justice qui tourne en rond.

Le ministère public, par la voix du substitut Malick Marcel Oularé, a haussé le ton :

« David Makongo ne veut pas comparaître devant votre Cour. Toutes les diligences ont été faites. Nous demandons qu’un mandat d’arrêt soit émis contre eux. »

Mais le juge Yagouba Conté a préféré temporiser, estimant qu’il fallait d’abord poursuivre les débats avant d’envisager une telle mesure. Non sans ironie, il s’est interrogé :

« Et les autres ? »

Une question qui résume le désarroi d’une juridiction confrontée à des prévenus invisibles.

Vers un énième renvoi

L’avocat de Makongo, qui avait promis la présence de son client lors de la précédente audience, brille lui aussi par son absence. Le ministère public évoque un « manque de respect » pour la Cour. À la date du 6 octobre, les doutes planaient déjà sur la volonté réelle de l’homme d’affaires de se soumettre à la justice guinéenne.

Face à cette impasse, la CRIEF a décidé de renvoyer l’affaire au 17 novembre 2025 pour les plaidoiries et réquisitions — si, d’ici là, les prévenus refont surface.

Un procès suspendu entre fuite internationale et frustrations judiciaires, où l’État guinéen semble désormais juger… des fantômes.

Procès Kourouma : la justice guinéenne dans l’engrenage des reports

Le couloir de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) est devenu le théâtre d’un rendez-vous manqué. Ce mardi 21 octobre, pour la quatrième fois consécutive, la justice a tourné la page sans écouter l’affaire Ibrahima Kourouma. Le juge Francis Kova Zoumanigui a une nouvelle fois repoussé l’ouverture des débats en appel, invoquant une énième « raison de formation ». Une litanie de reports qui transforme ce procès en symbole des lenteurs judiciaires face à la délinquance financière.

L’ancien ministre de l’Enseignement préuniversitaire, condamné en première instance à quatre ans de prison ferme et trois milliards de francs guinéens d’amende pour enrichissement illicite, voit son sort suspendu à des calendriers qui semblent fuir. Son directeur administratif et financier, Mohamed V. Sankhon, précédemment relaxé, reste dans l’attente. La CRIEF, elle, s’enfonce dans un scénario répétitif où les absences – agent judiciaire de l’État, conseiller, membre du collège – deviennent les personnages principaux d’une pièce sans dénouement.

Chronique d’un procès annoncé

Le feuilleton judiciaire a débuté bien avant cette quatrième tentative. Le 29 juillet, premier report, à la veille des vacances judiciaires. Le 7 octobre, deuxième ajournement. Le 14 octobre, troisième échec. Quatre rendez-vous, quatre faux départs. Chaque fois, la raison officielle varie légèrement, mais le résultat demeure : la salle d’audience reste vide de débats, et le dossier, plein de questions.

Au-delà de l’homme Kourouma, c’est la crédibilité de l’institution qui se joue dans ce ballet d’excuses. Comment expliquer à l’opinion publique que la justice, si prompte à condamner en première instance, semble incapable de réunir les conditions de son propre travail en appel ? La lutte contre la corruption, chantier prioritaire des autorités, peut-elle se permettre de tels délais ?

La CRIEF, une cour à l’épreuve d’elle-même

Ce report n’est pas isolé. Dans l’ombre de l’affaire Kourouma, d’autres dossiers économiques – l’affaire Bajaj, l’affaire Fatoumata Traoré – subissent le même sort. Comme si la cour tout entière peinait à fonctionner, engluée dans des difficultés logistiques ou des jeux d’influence.

Le juge Zoumanigui, qui préside aux destinées de la chambre des appels, devient malgré lui le visage de ces atermoiements. Chaque « raison de formation » invoquée alimente les doutes sur l’autonomie et la capacité de la justice à trancher les dossiers sensibles. L’enjeu n’est plus seulement le verdict, mais la démonstration que la Guinée possède une justice capable de rendre ses arrêts dans des délais raisonnables.

Alors que le procès est désormais renvoyé au 28 octobre, l’attente se prolonge. Une attente qui use la confiance, nourrit les spéculations et laisse planer une question troublante : la justice guinéenne saura-t-elle un jour venir à bout de son propre calendrier ?

Le procès en appel de l’ex-ministre Ibrahima Kourouma reporté

CONAKRY – Le procès en appel d’Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’Enseignement préuniversitaire, n’a pas eu lieu ce mardi 7 octobre comme prévu. La Chambre des appels de la CRIEF a décidé de reporter l’audience en raison de l’indisponibilité d’un de ses conseillers.

Selon le président de la Cour, Francis Kova Zoumanigui, ce report vise à « préserver le droit à un procès équitable » et à garantir la présence complète du collège de juges. L’audience est désormais fixée au mardi 14 octobre 2025 à 9 heures devant la même juridiction.


Un dossier emblématique de la lutte contre la corruption

Ibrahima Kourouma et Mohamed V. Sankhon, ancien directeur administratif et financier du ministère, font face à de graves accusations. Le parquet leur reproche d’avoir détourné plus de 612 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars américains. Ces fonds devaient servir au fonctionnement du ministère de l’Enseignement préuniversitaire.

Lors du premier procès, la CRIEF avait rendu un verdict contrasté :

  • Ibrahima Kourouma a écopé de quatre ans de prison ferme et d’une amende de trois milliards de francs guinéens.

  • Mohamed V. Sankhon a été relaxé au bénéfice du doute.

Le dossier, porté par l’Agent judiciaire de l’État (AJE) et le ministère public, reste un symbole de la volonté du gouvernement de renforcer la redevabilité dans la gestion publique.

À quelques jours de la nouvelle audience, les observateurs s’interrogent : la CRIEF confirmera-t-elle la lourde condamnation du premier jugement ou ouvrira-t-elle une nouvelle page judiciaire pour l’ancien ministre ?

Le choc Millimono vs Maya Kaba, le face-à-face qui électrise la gendarmerie

La tension est palpable au Haut Commandement de la Gendarmerie de Kaloum. Ce mardi 7 octobre, le journaliste Djiba Millimono et la vlogueuse Maya Kaba, alias « Maya la Solution », se sont retrouvés pour une confrontation directe, point d’orgue de deux jours d’audition mouvementée.

Le retour surprise de Maya Kaba

Dans un rebondissement inattendu, Maya Kaba a fait son retour dans les locaux de la Direction centrale des investigations judiciaires (DCIJ) après en être partie plus tôt dans la journée. Objectif : un face-à-face tendu avec le journaliste qu’elle accuse dans une plainte déposée la semaine dernière.

Pendant ce temps, Djiba Millimono, ancienne vedette de l’émission « Les Grandes Gueules », terminait son audition aux côtés de son avocat, Me David Béavogui. Une garde à vue qui s’éternise et qui pourrait déboucher sur un déferrement imminent.

Vers un déferrement au tribunal de Kaloum

« Djiba Millimouno sera probablement déféré ce matin au Tribunal de Kaloum », a confié Me Béavogui dans la nuit de mardi à mercredi. Une information qui laisse présager une accélération judiciaire dans cette affaire qui passionne l’opinion publique guinéenne.

La confrontation de ce mardi entre les deux personnalités médiatiques a visiblement été un moment clé de l’enquête. Si le contenu des échanges reste confidentiel, l’issue de cette joute verbale pourrait déterminer la suite des procédures.

Une affaire aux enjeux médiatiques

L’interpellation du journaliste en fin de semaine dernière avait déjà créé l’émoi dans le paysage médiatique guinéen. L’affaire oppose deux figures publiques aux influences certaines, transformant une simple procédure judiciaire en véritable feuilleton national.

Alors que le jour se lève sur Conakry, une question brûle sur toutes les lèvres : le tribunal de Kaloum deviendra-t-il le théâtre du prochain épisode de cette bataille judiciaire qui dépasse largement le cadre d’un simple différend personnel ? L’affaire Millimono-Maya Kaba n’a pas fini de faire parler d’elle.

Mohamed Lamine Bangoura bientôt face à ses juges ?

Ironie du sort : l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, pourrait bientôt comparaître devant une autre cour. Poursuivi pour corruption, détournement de fonds publics et enrichissement illicite estimé à 20 milliards de francs guinéens, le magistrat est détenu depuis décembre 2022. Son dossier, en instruction devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), arrive à son terme.

Une procédure à son point culminant

Selon une source judiciaire proche du dossier, la machine judiciaire tourne à plein régime. « Après les observations des parties, le dossier a été transmis au parquet pour réquisitoire. Celui-ci a déjà été signé et renvoyé à la chambre de l’instruction pour règlement ». Le compte à rebours final est enclenché.

Le dénouement dépend maintenant de l’alignement des planètes judiciaires. « Si la chambre et le parquet vont dans le même sens — que ce soit pour un renvoi ou un non-lieu —, il n’y aura pas de blocage ». Dans ce scénario, le procès pourrait s’ouvrir « très prochainement », selon nos informations.

L’ombre des divergences potentielles

Mais le chemin vers le prétoire reste semé d’embûches. La même source évoque la possibilité de divergences qui pourraient « entraîner un appel et retarder l’échéance ». Cette hypothèse rappelle la complexité des dossiers de haute corruption, où les manœuvres dilatoires ne sont jamais exclues.

L’enjeu dépise la simple condamnation d’un individu. Il s’agit de tester la capacité de la justice guinéenne à juger ses plus hauts magistrats. Mohamed Lamine Bangoura, ancien gardien de la Constitution, devient malgré lui le symbole de cette bataille pour l’État de droit.

Un test pour la justice transitionnelle

Ce procès potentiel intervient dans un contexte de lutte contre la corruption érigée en priorité par les autorités de transition. La CRIEF, créée pour traiter les dossiers de grande criminalité économique, vit ici son premier grand test concernant un ancien haut responsable de l’appareil judiciaire.

Alors que la Guinée tente de tourner la page des années de gouvernance controversée, le dossier Bangoura cristallise les espoirs de changement. Sa conclusion prochaine — quelle qu’elle soit — enverra un signal fort sur la détermination des nouvelles autorités à assainir la vie publique. Reste à savoir si la justice pourra trancher ce nœud gordien sans entraves.

L’influenceuse Riam’s Lolo dans le viseur de la justice, deux ans de prison requis

L’atmosphère était lourde, jeudi, dans le tribunal de première instance de Dixinn. À la barre, l’influenceuse guinéenne Fatoumata Yarie Camara, célèbre sous le pseudonyme de Riam’s Lolo, écoutait, impassible, le réquisitoire du ministère public. Le procureur Nomgo Bayo a requis deux années de prison ferme. La sentence est lourde et implacable. Elle vise à faire d’elle un exemple.

Aux côtés de deux autres jeunes femmes, Riam’s Lolo est jugée pour une palette d’infractions. Ces accusations résonnent comme un réquisitoire contre les dérives du numérique : « incitation à la débauche, outrage public à la pudeur, vente de produits prohibés et proxénétisme ».

Le système du groupe WhatsApp privé

Les faits remontent à un groupe WhatsApp privé. Cette communauté virtuelle avait un nom sans équivoque : « Des filles classe pour la bonne baise ». Un espace où, contre un abonnement payant, des vidéos à caractère pornographique étaient échangées. Pour le parquet, derrière l’écran de smartphone se cache une entreprise de proxénétisme moderne. Le système exploitait le désir sous couvert d’abonnement numérique.

Le procureur a été sans appel. Il a requis deux ans de prison ferme et une amende de deux millions de francs guinéens pour Riam’s Lolo et Aminata Diaby. Cette dernière a été identifiée comme co-administratrice du groupe. De plus, le parquet a exigé la confiscation de leurs téléphones portables, outils de leur supposé délit. Une mesure frappe aussi au cœur de leur notoriété : une interdiction de publier sur les réseaux sociaux pendant trois ans. Pour la troisième prévenue, Kadiatou Yattara, la peine requise est d’un an d’emprisonnement.

Contestation des charges et verdict attendu

Détenues depuis le 22 août à la Maison centrale de Conakry, les trois jeunes femmes ont livré des versions divergentes. Aminata Diaby a reconnu les faits, assumant son rôle de modératrice. En revanche, Riam’s Lolo a contesté une partie des charges. Sa défense promet d’opposer la liberté d’expression à l’outrage à la moralité publique.

Star controversée des réseaux sociaux, Riam’s Lolo a bâti son empire numérique sur un mélange de provocations calculées. Son contenu mêle photos suggestives, vidéos de danse et prises de position polémiques. Cette visibilité à double tranchant lui vaut aujourd’hui d’être au cœur de cette tempête judiciaire. En effet, sa notoriété était, selon l’accusation, le moteur d’un système de recrutement et de monétisation.

Le verdict est attendu pour le 18 septembre. Cette décision est bien plus que le sort de trois individus. Elle dessinera une frontière, en Guinée, entre la liberté individuelle en ligne et les limites de l’ordre public. Ainsi, le tribunal de Dixinn ne rendra pas seulement une décision de justice ; il écrira une page de la régulation du numérique en Afrique.

Riam’s Lolo jugée pour proxénétisme : révélations chocs au tribunal de Dixinn

Dans la salle d’audience surchauffée du tribunal de Dixinn, les mots résonnent comme un coup de tonnerre. « Des filles classe pour la bonne baise ». Ce nom de groupe WhatsApp, lâché par l’une des accusées, résume à lui seul le procès qui tient la Guinée en haleine depuis plusieurs semaines.

Ce jeudi 11 septembre, Aminata Diaby, dernière prévenue de l’affaire du réseau de proxénétisme 2.0, a levé le voile sur un système sophistiqué de mise en relation sexuelle tarifée. Son témoignage glaçant a décrit un business lucratif. La dignité humaine s’y monnayait via transferts mobiles et vidéos pornographiques échangées comme des catalogues.

Le fonctionnement d’un réseau 2.0

« Les membres s’inscrivaient moyennant 50 000 francs guinéens », a expliqué froidement Aminata devant les magistrates médusés. « Si 10 personnes s’inscrivaient, on récoltait 500 000 francs, que l’on se partageait ensuite. »

Pire encore : « Dans ce groupe, les hommes envoyaient des vidéos pornographiques pour dire : ‘Je veux telle position, est-ce que vous avez des filles qui peuvent le faire ?' ». Les transactions réduisaient ainsi des femmes à des produits disponibles sur commande.

Des réquisitions sévères

Face à ces révélations, le procureur Nomgo Bayo n’a montré aucune clémence. Il a requis 2 ans de prison ferme et 2 millions GNF d’amende pour les meneuses présumées Fatoumata Yarie Camara (alias Riam’s Lolo, influenceuse très suivie) et Aminata Diaby.

La demande comprend également la confiscation de leurs téléphones et, mesure inédite, l’interdiction de publier sur les réseaux sociaux pendant 3 ans. Pour Kadiatou Yattara, troisième prévenue, le ministère public a demandé 12 mois de détention.

Un verdict très attendu

L’affaire, maintenant mise en délibéré, connaîtra son épilogue le 18 septembre. En attendant, les trois jeunes femmes restent détenues à la Maison centrale de Conakry depuis le 22 août.

Ce procès dépasse le simple fait divers judiciaire. Il soulève des questions sur la régulation des réseaux sociaux, les nouvelles formes de proxénétisme numérique, et les limites de la liberté en ligne dans une Guinée en pleine transformation sociale.

Le verdict du 18 septembre ne rendra pas seulement justice : il pourrait définir les nouvelles règles du jeu digital en Afrique de l’Ouest.

Accident mortel à Toguiron : le chanteur guinéen Singleton fixé sur son sort

La justice guinéenne a rendu son verdict. Le chanteur Mohamed Seydou Bangoura, connu sous le nom de Singleton et proche du pouvoir du CNRD, a été condamné ce mercredi à un an de prison avec sursis par le tribunal de première instance de Coyah.

Reconnu coupable d’homicide involontaire, il devra aussi payer une amende de 10 millions de francs guinéens. À cela s’ajoute une indemnisation de 900 millions de francs guinéens destinée à la famille d’Elhadj Mohamed Lamine Traoré, un commerçant d’une soixantaine d’années décédé dans l’accident du 28 août sur la route de Toguiron.

Une famille en quête de justice, pas de vengeance

Malgré la douleur, la famille de la victime a accueilli le verdict avec dignité. Mohamed Traoré, frère du défunt, a rappelé : « On n’a pas porté plainte pour qu’il reste en prison à vie. »

Il a ajouté : « Nous le savons tous, la Guinée est un État de droit. » Cette attitude a contrasté avec les tensions habituelles dans ce type de procès médiatisé. Elle montre une recherche de justice plutôt qu’un désir de vengeance.

Singleton entre justice et célébrité

Ce procès a retenu l’attention car Singleton est un fervent soutien du général Mamadi Doumbouya et du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Sa condamnation prouve que la justice guinéenne veut appliquer l’égalité devant la loi, indépendamment du statut social ou des affinités politiques.

La peine avec sursis lui permettra de poursuivre sa carrière. Cependant, il devra assumer des conséquences financières lourdes. Le verdict cherche un équilibre : sanctionner tout en préservant les chances de réinsertion de l’artiste.

Un message fort pour les conducteurs

Au-delà du cas Singleton, la décision envoie un message clair aux usagers de la route. Chaque conducteur porte une responsabilité, et les conséquences de ses actes peuvent être tragiques.

La justice a reconnu le caractère involontaire de l’accident, mais a tenu à rappeler la gravité des faits. Dans un pays en pleine transition politique, ce procès pourrait servir d’exemple. Il illustre une Guinée où justice rime avec équité plutôt qu’avec sévérité aveugle.

Procès Singleton : le témoin clé décrit la scène de l’accident mortel

Coyah, mardi 9 septembre 2025 – La salle d’audience du tribunal de première instance de Coyah était archicomble, tendue par l’attente de la parole qui pourrait faire basculer le destin d’une star. Ce mardi a marqué la reprise du procès très médiatisé de Mohamed Seydou Bangoura, alias Singleton, l’artiste guinéen accusé d’homicide involontaire après un accident mortel survenu le 28 août dernier à Toguiron. Et le témoin qui s’est avancé vers la barre a livré un récit à couper le souffle, venant contredire point par point la version des faits présentée par l’accusé.

Le récit minutieux de Mabinty Touré

Première à témoigner, Mabinty Touré, marchande de profession, est venue apporter « sa part de vérité ». D’une voix parfois tremblante mais déterminée, elle a reconstitué la scène tragique qui a coûté la vie à Mohamed Lamine Traoré, ce « vieux » dont elle croisait le regard chaque jour.

Son récit, précis et chronologique, a peint une séquence dramatique : elle lavait ses ustensiles de cuisine quand un pick-up militaire est passé. Le vieillard, garé près d’un vulcanisateur, s’est alors mis en mouvement. C’est à ce moment qu’un taxi a percuté sa moto, le faisant tomber. La foule s’est rassemblée, encourageant la victime à se relever. C’est alors que Singleton est arrivé.

« Il roulait à vive allure » : l’accusation qui tue

Le cœur de sa déposition a porté un coup terrible à la défense. Contrairement aux déclarations de l’artiste, Mabinty Touré a affirmé sous serment qu’« il roulait à vive allure ». Pire : après l’impact, « Singleton n’est pas descendu du véhicule ».

Son témoignage a décrit une scène de chaos et d’horreur : le véhicule a traîné le vieillard sur plusieurs mètres, jusqu’à ce qu’un pneu ne crève. Ce n’est qu’alors que la foule, en colère et en larmes, a pu soulever la voiture pour extraire le corps meurtri de Mohamed Lamine Traoré. Ce sont finalement des militaires de passage qui l’ont évacué vers l’hôpital préfectoral de Coyah, loin de l’aide de l’artiste resté dans son habitacle.

Un procès qui captive et divise la Guinée

La déposition de Mabinty Touré, longuement interrogée par les avocats des deux parties, a jeté un pavé dans la mare. Sa version des faits, diamétralement opposée à celle de Singleton, pourrait s’avérer déterminante pour la suite du procès.

Dans la salle, l’assistance retenait son souffle. Chaque mot, chaque détail comptait. Car au-delà du sort judiciaire d’une star de la musique guinéenne, ce procès pose une question plus large : celle de l’impunité et de la responsabilité de chacun face à la vie d’autrui. La prochaine audience s’annonce décisive. La justice guinéenne, sous le regard de toute une nation, devra trancher entre deux vérités qui s’affrontent.

Coyah : l’artiste guinéen Singleton visé par une enquête judiciaire

La justice guinéenne a lancé une enquête sur la mort tragique d’Elhadj Mohamed Lamine Traoré, un homme d’une soixantaine d’années. Il est décédé le 27 août 2025 dans un accident de la route à Toguiron, Coyah. Plusieurs témoins affirment que le véhicule de l’artiste Seydouba Bangoura, alias Singleton, a percuté la victime.

Le procureur de Coyah, Lazare Mamadi Bauret, a confirmé que l’affaire suit une procédure judiciaire et que l’enquête progressera conformément à la loi.

Singleton au commissariat et constat sur le site

Ce lundi matin, Singleton se trouve au commissariat de Coyah en attente d’audition. Le parquet, accompagné de l’artiste et de l’avocat de la famille de la victime, Me Salifou Béavogui, s’est rendu sur le lieu de l’accident pour constater les faits.

Selon des témoins, le véhicule de Singleton a traîné la victime sur plusieurs mètres après le choc. Ce comportement a provoqué une vive indignation au sein de la population.

Réactions et perspectives judiciaires

L’ancien ministre de la Justice, Charles Alphonse Wright, a dénoncé l’attitude de l’artiste. Il a qualifié l’acte de « manquement au respect de la dignité humaine » et rappelé que « nul n’est au-dessus de la loi ».

Le tribunal de première instance de Coyah traitera la procédure dans les prochains jours. Le procureur a indiqué qu’il publiera un communiqué officiel et que la procédure sera déférée prochainement.

Cette affaire place Singleton, artiste guinéen proche du CNRD, au centre d’un débat national sur la responsabilité civile et pénale en cas d’accidents de la route.

Procès en appel d’Ibrahima Kourouma : l’audience reportée en raison de l’absence de la partie civile

Le procès en appel d’Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’Enseignement préuniversitaire, s’est brièvement ouvert ce mardi 29 juillet 2025 devant la chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Mais l’audience a tourné court.

Dès l’ouverture, le président de la Cour a constaté l’absence de l’agent judiciaire de l’État, pourtant cité comme partie civile. Face à cette situation, le parquet a été immédiatement interpellé.

Le parquet sollicite un renvoi, la Défense dénonce

Prenant la parole, le procureur spécial Aly Touré a précisé que la citation avait bien été faite. « J’ai même contacté l’un des agents judiciaires. Il m’a indiqué qu’il n’était pas à Conakry. Le second, qui s’y trouve, ne s’est pas présenté. J’ignore les raisons de son absence », a-t-il expliqué, avant de demander un renvoi de l’audience.

Du côté de la Défense, l’absence de la partie civile a été vivement critiquée. Les avocats ont rappelé que l’audience se tenait à la veille des congés judiciaires. Ils ont également exprimé leur inquiétude concernant la détention prolongée de leur client, demandant un renvoi contradictoire pour garantir la présence de toutes les parties.

Nouvelle date fixée au 7 octobre 2025

Après avoir entendu les arguments, le juge Francis Kova Zoumanigui a décidé de renvoyer l’affaire au mardi 7 octobre 2025. Ce report doit permettre une citation régulière de la partie civile.

Pour mémoire, Ibrahima Kourouma avait été condamné en première instance à quatre ans de prison ferme et à une amende de trois milliards de francs guinéens pour enrichissement illicite.

Acquitté par la CRIEF, Dr Ousmane Kaba dénonce une cabale orchestrée par des fraudeurs

Conakry, 16 juin 2025 – Après plusieurs mois de procédures judiciaires, l’ancien ministre des Finances, Dr Ousmane Kaba, a été acquitté par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Il a exprimé son soulagement face à ce qu’il qualifie de « dossier vide », saluant une décision fondée sur le droit.

« Le dossier a été renvoyé parce qu’il était vide. C’est une grande victoire. Je remercie les avocats qui ont défendu le droit, et la cour pour avoir dit le droit », a-t-il déclaré à la presse.

Mais au-delà de ce verdict, Dr Kaba accuse des fraudeurs de licences de pêche d’avoir manœuvré pour le faire comparaître injustement. Selon lui, il ne s’agissait ni de détournement de fonds publics ni privés, mais d’un conflit d’intérêts avec des opérateurs économiques ayant abusé du système de licences maritimes.

« Ces individus ont obtenu des licences sans bateau et les ont ensuite louées à des opérateurs chinois, ce qui est formellement interdit par le Code de la pêche », a-t-il souligné en citant les articles 17 et 21 de la loi de 1995.

L’ex-ministre compare la situation à une absurdité juridique :

« C’est comme si un voleur du quartier reprochait à la police de l’avoir empêché de voler. »

Face aux rumeurs d’un fond politique dans cette affaire, Dr Kaba est catégorique :

« Ce n’est pas politique. C’est une bande d’escrocs qui nous a traînés devant la CRIEF. Malheureusement, ça nous a fait perdre cinq mois pour rien. »

Malgré les torts subis, il affirme ne nourrir aucune rancune :

« Nous sommes tous victimes de notre destin. C’est Dieu qui décide de tout. Je prie pour que la Guinée soit protégée et que la nouvelle génération soit meilleure que nous. »

Guinée : les magistrats annoncent la tenue d’une réunion ce vendredi

L’association des magistrats de Guinée a annoncé à travers un communiqué la tenue d’une réunion extraordinaire,  vendredi 29 septembre 2023 à la cour d’appel de Conakry.

 

Selon un communiqué publié par l’AMG, c’est suite à la crise persistante au sein de l’appareil judiciaire guinéen que le conseil d’Administration de l’AMG a décidé de convier une réunion extraordinaire vendredi 29 septembre 2023. En effet,  l’ordre du jour portera sur la crise au sein de l’appareil judiciaire. La rencontre aura lieu vendredi à partir de 9h à la cour d’appel de Conakry.

En effet,  les magistrats de Guinée sont en grève depuis plus d’un mois maintenant. Ils protestent contre la suspension de Moussa Camara et Cé Avis Gamy tous les deux en service au tribunal de première instance de Labé et d’autres mesures prises par le ministre de la justice, garde des Sceaux.

Notons que cette invitation intervient après le gel des comptes de 15 magistrats par le ministre de la justice garde des sceaux Charles Wright.

Boubacar Diallo alias « Grenade » demande pardon au président Alpha Condé

Deux semaines après sa condamnation à 10 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté de 5 ans, l’ancien militant de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Boubacar Diallo alias ‘’Grenade’’ implore la clémence du président Alpha Condé.

C’est à travers une lettre en date du 15 juin 2021 adressée au ministre en charge de la Justice, Mory Doumbouya que Grenade présente ses excuses publiques au chef de l’Etat. 

« En effet, je sollicite votre aide afin de bénéficier de la clémence de la force publique guinéenne qui aura pour conséquence directe l’établissement d’une remise de peine à mon bénéfice », peut-on lire dans sa lettre.

Lire ci-dessous l’intégralité de la lettre

 

Affaire Me Pépé Antoine : le barreau soutient l’avocat et dénonce les agissement de Fabou Camara

A travers un communiqué de presse, le barreau de Guinée apporte son soutien à Me Pépé Antoine et dénonce les agissements du directeur central de la police judiciaire (DCPJ) Aboubacar Fabou Camara.

Dans ce communiqué, le barreau dénonce avec fermeté et condamne les agissements de Aboubacar Fabou Camara accusé d’avoir piétiné la loi.

Avant d’indiquer que la sécurité de maître Antoine Pépé Lama est entre les mains du directeur de la DCPJ Fabou Camara.

Lire ci-dessous l’intégralité du communiqué :

Affaire Me Pepe Lamah et Fabou Camara : Le barreau monte au créneau et menace - 224infos.org

Affaire Me Pepe Lamah et Fabou Camara : Le barreau monte au créneau et menace - 224infos.org

 

Décès en détention de Mamadou Oury Barry : le ministère de la justice parle d’une mort naturelle

Mamadou Oury Barry a trouvé la mort, le samedi 16 janvier 2021 alors qu’il était en détention à la maison centrale de Conakry. Selon un communiqué publié lundi, le ministère de la Justice a annoncé que Mamadou Oury Barry, détenu en prison depuis le 5 aout dernier, est décédé d’une mort naturelle.

Ci-dessous le communiqué :

La Guinée soutient « sans équivoque » l’ouverture du procès relatif au massacre de 2009

Le ministre guinéen de la Justice, Mohamed Lamine Fofana, a affirmé le soutien « sans équivoque » de son gouvernement à l’ouverture du procès destiné à faire rendre des comptes aux auteurs présumés du massacre survenu dans un stade de Conakry, la capitale, le 28 septembre 2009. Le ministre s’exprimait à l’occasion d’une discussion cette semaine sur le bilan de la Guinée en matière de droits humains, dans le cadre du troisième Examen périodique universel du pays (vidéo à 1:33) devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève.

Le ministre a expliqué que la première pierre de la construction de la salle de tribunal dans laquelle le procès doit se tenir avait déjà été posée et que la procédure devait commencer en juin 2020, après la fin de la construction prévue en mai.

Cette annonce suscite de nouveau l’espoir dans une procédure judiciaire qui, jusqu’ici, a été hésitante. « Depuis ce jour, nous pleurons, puis nous séchons nos larmes et nous espérons obtenir justice », a déclaré une victime interrogée qui s’exprimait dans une vidéo produite par Human Rights Watch, lors d’une commémoration du 10ème anniversaire du massacre et des viols commis durant cette journée.

Le 28 septembre 2009, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation pacifique dont les participants réclamaient des élections libres et équitables. Au moins 150 personnes ont été tuées et des centaines d’autres ont été blessées. Plus de 100 femmes ont été violées ou soumises à d’autres formes de violence sexuelle, le 28 septembre ou à la suite de ces événements.

L’ouverture de ce procès tant attendu attirerait de manière positive l’attention du monde et constituerait un signal important que les crimes de ce genre, commis en Guinée et au-delà, ne seront pas tolérés.

Cependant, les progrès de la procédure pourraient être ralentis par de nouveaux obstacles, compte tenu de la répression par le gouvernement des manifestations de protestation contre l’adoption d’une nouvelle constitution qui pourrait permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat lors de l’élection présidentielle de 2020. Il est un fait que les précédents épisodes d’instabilité politique ont beaucoup ralenti les progrès de l’enquête sur le massacre du stade de 2009.

Les victimes et leurs proches attendent qu’on leur rende justice depuis plus de 10 ans. Si le gouvernement est sérieux dans sa promesse de faire enfin justice au sujet d’un des épisodes les plus sanglants de l’histoire de la Guinée, il doit remplir l’important engagement qu’il a pris à Genève.

L’AVIPA compte sur l’implication d’Alpha Condé pour la tenue du procès du massacre du 28 septembre

Dix années se sont écoulées depuis le massacre du 28 septembre à Conakry, mais la douleur reste inchangée. Et pour cause, justice n’a pas encore été rendue.

C’est le cri de coeur de l’AVIPA (association des victimes parents et amis du 28 septembre). L’association soutient en effet, qu’il est impossible pour les victimes et les proches de tourner la page tant que les responsabilités ne sont pas situées. En prélude à la commémoration des 10 ans de ce tragique événement, Asmaou Diallo, présidente de l’association, a accordé une interview à nos confrères de Guineenews.

« C’est un message que j’ai toujours véhiculé à l’endroit du président de la République » déclare t-elle en soulignant le fait que les membres de l’AVIPA se sentent abandonnés par les acteurs politiques qui avaient organisé l’événement qui a tourné au drame.

Toujours à propos de la responsabilité des acteurs politiques, Asmoua Diallo rappelle : « C’est là que je tiens à ce que le gouvernement guinéen reconnaisse ces victimes. Il a fallu ce sacrifice, du sang qui est versé, des innocents tués pour qu’on ait un Etat démocratique. »

Comme pour démontrer le niveau de responsabilité particulier du président de la République, du moins en ce qui concerne la suite du dossier, Asmaou Diallo invoque le cas de l’ex-ministre de la justice, Cheick Sacko. Pour elle, « si le président de la République lui avait donné la chance de le faire (organiser le procès ndlr), il l’aurait fait avant de quitter. Malheureusement cela n’a pas eu lieu… », rapporte toujours Guineenews.

Guinée : un homme accusé de viol condamné à 5 ans de réclusion criminelle

Un homme a été condamné, mercredi, à 5 ans de réclusion criminelle par le Tribunal  de Première Instance (TPI) de Mamou, a-t-on appris des sources judiciaires.

Mohamed Soumah a été condamné pour viol, pédophilie, assassinat et coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort. D’autres accusés, à savoir  Ousmane Bah et Abdourahamane Diallo ont été acquittés pour des faits non établis.

Mohamed Soumah mit sous mandat de dépôt le 10/05/2018 pour viol et pédophilie des faits punit par les articles 267,268.2 du code pénal et 355 du code de l’enfant dont Madame Camara Noumou Baïlo Sylla, commerçante domiciliée au quartier Loppet, Commune Urbaine de Mamou est la partie civile.

Ousmane Bah mit sous mandat de dépôt le 28/12/2005 et Abdourahamane Diallo mit sous mandat de dépôt le 31/01/2008, tous deux pour assassinat dans la préfecture de Pita. Un fait punit par l’article 208 du code pénale ont été acquitté pour des faits non établies alors que Ousmane Bah a fait 12 ans de prison ferme et Abdourahamane Diallo, 10 ans.

Ils étaient tous poursuivit par le ministère public.