Soixante-sept ans après l’indépendance, la Guinée se cherche un nouveau destin. Dans son discours à la nation prononcé mercredi, le général Mamadi Doumbouya a dévoilé sa feuille de route pour la transformation du pays, mêlant ambitions économiques et appel à l’unité nationale.
La souveraineté économique comme colonne vertébrale
Le chef de la Transition a présenté la « souveraineté économique » comme le pilier central de son action. « Elle n’est pas une fin en soi, mais le moyen de garantir à chaque Guinéen et chaque Guinéenne l’amélioration des conditions de vie », a-t-il affirmé, liant explicitement la reconquête des ressources nationales à l’accès aux services sociaux de base.
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Parmi les outils dévoilés, la création imminente d’un Fonds souverain de Guinée, présenté comme un instrument stratégique pour « garantir la gestion optimale » des richesses du pays. Une annonce concrète qui s’inscrit dans la lignée des réformes engagées depuis la prise du pouvoir en septembre 2021.
Une reconnaissance financière inédite
Le président a mis en avant un symbole fort de cette nouvelle crédibilité : la première notation souveraine du pays, classée B+ avec perspective stable par une agence internationale. « Une première dans notre histoire », s’est félicité le général Doumbouya, y voyant le signe de « la confiance de la communauté financière internationale » et un passeport pour des financements compétitifs.
Simandou 2040, projet phare de la nouvelle Guinée
Le programme « Simandou 2040 » a été érigé en « moteur de l’avenir ». Le chef de l’État en a précisé la double vocation : financer des infrastructures modernes (chemins de fer, ports, routes, énergie) et investir dans le « capital humain d’excellence » via l’éducation, la recherche et la formation.
« Simandou 2040, c’est avant tout vous, les femmes, les hommes, les filles et les fils de notre nation, ensemble, en unissant nos forces et nos intelligences », a-t-il déclaré, associant la population à ce projet structurant.
Un appel à l’unité dans un contexte politique tendu
Alors que la Guinée s’achemine vers une élection présidentielle théoriquement prévue le 28 décembre, le discours s’est conclu par un plaidoyer pour la cohésion nationale. « À toutes et à tous, je lance un appel. Restons unis, disciplinés et solidaires, car c’est ensemble et seulement ensemble que nous construirons la Guinée de demain. »
Cet appel à l’unité, répété à plusieurs reprises, semble vouloir apaiser les tensions politiques dans un pays où la transition accuse un retard certain dans son calendrier initial. Entre ambitions économiques affichées et réalités politiques complexes, le général Doumbouya tente de tracer sa voie, soixante-sept ans après que la Guinée eut ouvert la marche des indépendances africaines.
