Conakry, capitale Africaine de l’intelligence artificielle

CONAKRY. – Ils se sont retrouvés sous le soleil de plomb de Conakry, venus de quarante pays, deux mille convives à…

Journal de Conakry

CONAKRY. – Ils se sont retrouvés sous le soleil de plomb de Conakry, venus de quarante pays, deux mille convives à ce grand banquet des possibles numériques. Ce mercredi 12 novembre, la capitale guinéenne a ouvert la 7e édition du Transform Africa Summit, arborant pour la première fois son statut de porte-étendard de la révolution technologique ouest-africaine. Une consécration : la Guinée est le premier pays francophone à accueillir cet événement continental.

Dans la salle de conférence, deux silhouettes résument l’ambition de ce rendez-vous. Côte à côte, le président rwandais Paul Kagamé, vétéran des sommets technologiques, et le général Mamadi Doumbouya, hôte et nouvel architecte des ambitions numériques guinéennes. Leur présence conjointe dessine une carte nouvelle des alliances technologiques sur le continent.

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« Innover localement, impacter globalement »

La thématique de cette année sonne comme un manifeste : « IA pour l’Afrique : transformer localement, impacter globalement ». Derrière les mots, une conviction portée par Lacina Koné, Directeur Général de Smart Africa : l’intelligence artificielle n’est pas qu’une affaire de circuits et de données. C’est une opportunité réelle, tangible, de transformation économique pour des millions d’Africains.

Le président Doumbouya, dans son discours d’ouverture, a inscrit cette ambition dans la durée. « Ce sommet s’aligne parfaitement avec ma vision du programme de développement socio-économique sur quinze ans – Simandou 2040 – notamment son troisième pilier, consacré aux nouvelles technologies pour améliorer le bien-être de nos populations. » Le lien est ainsi officiellement tissé entre les richesses du sous-sol et celles de l’intelligence. Le minerai de fer au service de la silicon valley africaine.

Un tremplin pour la Guinée

Jusqu’au 14 novembre, Conakry se mue en épicentre de la réflexion technologique continentale. Les panels de haut niveau se succèdent, explorant les applications de l’IA dans l’agriculture, la santé, l’éducation ou la finance. Mais au-delà des débats, ce sommet représente pour les autorités guinéennes une tribune unique. L’occasion de présenter les avancées réalisées dans le développement des infrastructures numériques et de lancer un appel aux investisseurs étrangers.

La présence de Paul Kagamé n’est pas anodine. Elle offre à la Guinée un parrainage de poids, celui d’un pays souvent cité en exemple pour sa transformation numérique réussie. Un symbole fort pour le gouvernement de transition qui entend bien profiter de ces trois jours pour assoir sa crédibilité sur la scène technologique internationale.

Alors que les discussions se poursuivent, une certesse émerge : l’Afrique ne veut plus être simple consommatrice de technologies conçues ailleurs. Elle entend bien participer à leur écriture. Et Conakry, le temps d’un sommet, en est devenue la plume.

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