Abé Sylla : le « technocrate » qui veut réparer la Guinée

 En pleine campagne pour l’élection du 28 décembre, Abé Sylla veut se démarquer sans bruit. L’ancien ministre de l’Énergie, qui…

Journal de Conakry

 En pleine campagne pour l’élection du 28 décembre, Abé Sylla veut se démarquer sans bruit. L’ancien ministre de l’Énergie, qui porte les couleurs de la Nouvelle génération pour la République (NGR), ne promet ni rupture spectaculaire ni discours grandiloquent. Il revendique plutôt une approche simple : le sérieux. Il se présente comme « l’homme de solutions », un profil pragmatique dans un paysage politique souvent dominé par la rhétorique.

Un diagnostic sévère et un appel à repartir sur des bases saines

Pour Abé Sylla, la Guinée s’enlise dans les discours sans résultats. Il affirme que « la Guinée traverse une période où tout le monde parle, mais peu de choses avancent », avant de pointer les failles que vivent les citoyens : justice fragile, insécurité, administration défaillante, manque chronique d’énergie, pauvreté persistante.
Selon lui, le pays souffre surtout d’un paradoxe profond : d’immenses richesses, mais une absence durable de direction « stable, moderne et efficace ». Il revendique alors le rôle de « réparateur », s’appuyant sur son profil de technocrate et d’ingénieur.

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Trois priorités pour refonder l’action publique

Sa vision repose sur trois grands piliers.

La justice, qu’il considère comme la base absolue d’un État solide. Elle doit permettre d’en finir avec « l’injustice, le favoritisme et la peur ».

L’énergie, condition essentielle du développement. Il insiste : sans électrification fiable, aucun secteur ne peut avancer, ni les hôpitaux, ni les écoles, ni l’industrie, ni l’emploi.

La transformation économique, qui doit passer par la modernisation de l’agriculture, la valorisation interne des mines et la création d’emplois locaux.

Une posture anti-spectacle et une promesse d’ouverture

Contrairement à de nombreux candidats, Abé Sylla refuse d’entrer dans la logique du clash politique. Il dit ne pas vouloir « faire du bruit », ni se laisser entraîner dans la provocation. Il assure qu’il gouvernera avec « toutes les régions, toutes les communautés, toutes les forces vives ». Selon lui, la Guinée n’a pas besoin d’un président contre quelqu’un, mais d’un président pour tout le monde.

Il s’adresse en particulier aux jeunes, aux femmes, aux travailleurs et aux agriculteurs. Il leur promet un pays « organisé, numérique et ouvert », tourné vers la protection et la valorisation de leurs efforts.

Son discours oppose « improvisation » et « instabilité » à la « méthode », à la compétence et à l’organisation. Abé Sylla ne vend pas un rêve, mais un chantier. Sa campagne se présente comme un appel au réalisme : pour lui, la Guinée a trop attendu. Le moment est venu, dit-il, de passer enfin aux solutions.

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