Le président du Rassemblement pour la renaissance et le développement (RRD), Abdoulaye Kourouma, a dévoilé son programme de société en vue de l’élection présidentielle guinéenne du 28 décembre 2025. Articulé autour de 10 axes prioritaires, ce programme mise particulièrement sur l’indépendance judiciaire comme condition sine qua non du développement, avec l’ambition de créer 500 000 emplois en cinq ans.
Une justice indépendante comme « colonne vertébrale » du développement
Abdoulaye Kourouma, ancien député, a placé la justice au cœur de sa vision : « Tout cela ne se fait pas sans le respect de la justice. Et là, rassurez-vous, un pays qui se veut développer a obligatoirement besoin d’une justice équitable et indépendante ». Il ajoute : « La justice est la colonne vertébrale de notre programme de société. Pas de justice, pas de santé, d’éducation, d’investissement ».
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Pour le candidat, cette approche crée un cercle vertueux : « Lorsqu’il y a de la justice, il y a de l’investissement. Et quand il y a de l’investissement, il y a la création d’emplois […] Et cela nous amène à la stabilité sociale ».
Les 10 axes du programme de société
Le programme du RRD s’articule autour des priorités suivantes :
- Refondation de l’État et gouvernance vertueuse : Instaurer une gouvernance fondée sur la transparence, la responsabilité et le mérite.
- Réconciliation nationale et unité : Panser les blessures du passé et renforcer la cohésion nationale.
- Sécurité des citoyens et souveraineté du territoire : Assurer la protection des personnes et des biens.
- Éducation, formation et recherche : Garantir une éducation de qualité et utile à l’économie.
- Santé pour tous : Garantir l’accès équitable à des soins de qualité sur tout le territoire.
- Relance économique et industrialisation : Diversifier l’économie et créer 500 000 emplois en 5 ans.
- Souveraineté alimentaire : Atteindre cet objectif d’ici 2030.
- Modernisation des infrastructures : Garantir l’accès à l’énergie pour tous.
- Protection de l’environnement : Aménager durablement le territoire.
- Jeunesse : Donner aux jeunes les moyens de construire leur avenir.
Des engagements chiffrés et un mécanisme de suivi
Parmi les engagements les plus concrets figure la création de 500 000 emplois en cinq ans, un objectif ambitieux dans un pays où le chômage des jeunes constitue un défi majeur. L’atteinte de la souveraineté alimentaire d’ici 2030 représente un autre engagement fort dans un pays qui importe encore une partie significative de sa nourriture.
Abdoulaye Kourouma promet également un système de suivi-évaluation rigoureux : « Nous allons créer un comité présidentiel de suivi et d’évaluation du programme avec la publication semestrielle des rapports de performance, l’évaluation indépendante par la société civile et les partenaires ».
Un programme dans un contexte électoral compétitif
Cette présentation intervient alors que la campagne présidentielle guinéenne entre dans sa phase décisive. Abdoulaye Kourouma fait face à plusieurs candidats de poids, notamment le général Mamadi Doumbouya (candidat de la transition), Abdoulaye Yéro Baldé (FRONDEG), et d’autres figures de l’opposition.
L’accent mis sur la justice indépendante répond à une préoccupation majeure des Guinéens, dans un pays où le système judiciaire a souvent été critiqué pour son manque d’indépendance et son instrumentalisation politique.
Les défis de la mise en œuvre
Si le programme est ambitieux, sa mise en œuvre se heurtera à plusieurs défis :
- Le financement : La création de 500 000 emplois et la modernisation des infrastructures nécessitent des investissements massifs.
- La gouvernance : La lutte contre la corruption et l’instauration d’une justice véritablement indépendante nécessitent une volonté politique forte et durable.
- Le contexte sécuritaire : La stabilité du pays est essentielle pour attirer les investissements promis.
- La crédibilité des engagements : Dans un contexte politique souvent marqué par des promesses non tenues, Kourouma devra convaincre de sa capacité à traduire son programme en actions concrètes.
Le candidat conclut son plaidoyer par un slogan simple mais évocateur : « Voter Abdoulaye Kourouma, c’est choisir la justice pour tous et le développement ». Un message qui cherche à séduire un électorat en quête de stabilité, d’équité et de perspectives économiques après des années d’incertitude politique.
