2 900 km d’autoroutes prévus dans le plan Simandou 2040

Le ministre guinéen des Infrastructures et des Travaux publics, Laye Sékou Camara, a dévoilé une ambition routière historique pour la Guinée…

Journal de Conakry

Le ministre guinéen des Infrastructures et des Travaux publics, Laye Sékou Camara, a dévoilé une ambition routière historique pour la Guinée : la construction de 2 900 kilomètres d’autoroutes dans le cadre du programme Simandou 2040. Dans des déclarations faites ce lundi, le ministre a présenté une vision où la Guinée deviendrait un carrefour routier majeur en Afrique de l’Ouest, profitant de la jeunesse et de la vision du président Mamadi Doumbouya.

Simandou 2040 : la feuille de route pour transformer la Guinée

« Nous avons un problème de réseau routier. Pour que tout le monde puisse se déplacer facilement, il faut avoir un bon réseau routier », a reconnu le ministre. La solution ? Le programme Simandou 2040, un plan de développement sur 15 ans qui capitalise sur les revenus attendus du gigantesque projet minier de Simandou.

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« Dans ce programme, tout a été pensé, c’est-à-dire le nombre de kilomètres à faire pendant les 15 prochaines années », a expliqué Laye Sékou Camara. L’objectif est double : fluidifier les déplacements et connecter les zones de production agricole aux marchés urbains.

2 900 km d’autoroutes pour une intégration régionale

Le chiffre est impressionnant : 2 900 km d’autoroutes à réaliser. « Dans la première étape, nous allons lancer beaucoup d’études sur ces projets autoroutiers », a précisé le ministre. Ces infrastructures visent à relier Dakar à Conakry et Conakry à la Côte d’Ivoire, transformant ainsi la Guinée en un carrefour stratégique pour la mobilité sous-régionale.

Ces projets s’ajoutent aux efforts déjà en cours pour moderniser le réseau routier national, avec une attention particulière portée aux routes préfectorales qui atteignent les producteurs agricoles.

« Profitons de la jeunesse de Doumbouya »

Le ministre a livré une analyse politique frappante, comparant la situation actuelle à l’époque de Sékou Touré : « En 1958, quand le président Sékou Touré avait la trentaine, il a révolutionné la Guinée. Nous avons aujourd’hui encore un autre jeune qui est aussi dans la trentaine-quarantaine, qui est en train de révolutionner notre pays. »

Pour Laye Sékou Camara, la jeunesse du président est un atout : « Nous allons profiter avant qu’il n’ait 70 ans pour qu’on fasse le maximum. » Une déclaration qui interroge sur la longévité politique de Doumbouya, alors que la nouvelle Constitution prévoit un mandat de 7 ans renouvelable une fois.

Une vision comparée à l’âge d’or de Sékou Touré

Le ministre a dressé un parallèle historique ambitieux : « Quand Sékou Touré a commencé, tout le monde était en Guinée. Tous les intellectuels sous-régionaux étaient en Guinée […] Et aujourd’hui encore, quand vous voyez dans la sous-région, nous avons un jeune comme Mamadi qui est président. Donc, ça ne doit pas étonner que le pays, la Guinée, bouge. »

Cette comparaison avec l’ère Sékou Touré, où la Guinée attirait les intellectuels panafricains, vise à positionner le pays sous Doumbouya comme un nouveau pôle d’attraction régional.

Les défis d’une ambition démesurée

Si la vision est ambitieuse, plusieurs défis se posent :

  1. Le financement : Les 2 900 km d’autoroutes représentent un investissement colossal qui dépend largement des revenus de Simandou, dont la production vient à peine de commencer.

  2. Les délais : Un programme de 15 ans suppose une continuité politique et économique que l’histoire récente de la Guinée ne garantit pas.

  3. L’impact environnemental et social : La construction d’autoroutes transfrontalières implique des déplacements de population et des impacts écologiques majeurs.

Le ministre conclut sur une note à la fois ambitieuse et fataliste : « Déjà, en tant que musulman, on se dit c’est Dieu qui te donne […] On verra après la suite. » Une phrase qui résume à la fois l’ambition démesurée du projet et les incertitudes qui pèsent sur sa réalisation complète.

Avec ce plan routier pharaonique, la Guinée de Mamadi Doumbouya affiche clairement ses ambitions : transformer le pays non seulement grâce à ses mines, mais aussi par des infrastructures qui pourraient redéfinir sa place dans la géographie économique ouest-africaine.

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