Tanzanie : l’ONU dénonce des meurtres et disparitions après les élections

Un voile d’angoisse plane sur la Tanzanie depuis les élections du 29 octobre 2025. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux…

Journal de Conakry

Un voile d’angoisse plane sur la Tanzanie depuis les élections du 29 octobre 2025. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a tiré la sonnette d’alarme mardi, appelant à des enquêtes transparentes sur les meurtres, disparitions et arrestations arbitraires qui auraient marqué le scrutin.

D’après les informations recueillies par le Haut-Commissariat, des centaines de manifestants auraient été tués, d’autres blessés ou détenus, tandis que des corps auraient été emmenés vers des lieux inconnus par les forces de sécurité. La situation reste difficile à évaluer : la coupure d’Internet et l’instabilité sécuritaire empêchent toute vérification indépendante du nombre exact de victimes.

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« Les témoignages de familles cherchant désespérément leurs proches sont bouleversants », a déclaré Volker Türk.
« Les autorités doivent révéler le sort de toutes les personnes disparues et remettre les corps aux familles pour qu’elles puissent offrir des funérailles dignes. »

Des preuves effacées et une répression étouffée

Selon plusieurs sources, les forces de sécurité auraient retiré des corps des rues et des hôpitaux afin de les transporter vers des sites non divulgués, une manœuvre que l’ONU estime destinée à faire disparaître les preuves des exactions.

Le Haut-Commissaire appelle le gouvernement tanzanien à mener une enquête complète et transparente, à identifier les responsables et à garantir la justice pour les victimes.

Dans le même souffle, il a exigé la libération immédiate de toutes les figures de l’opposition arrêtées avant les élections, dont Tundu Lissu, chef du parti Chadema, ainsi que des plus de 150 personnes détenues arbitrairement, parmi lesquelles se trouveraient des enfants. Plusieurs d’entre elles sont accusées de trahison, sans fondement légal clair.

Un appel urgent à la justice et à la transparence

Volker Türk a rappelé que toute personne arrêtée doit être présentée rapidement à un magistrat et pouvoir contester la légalité de sa détention, conformément au droit international.

« Le respect de la procédure régulière n’est pas un luxe, mais une obligation », a-t-il insisté.

Alors que le pays s’enfonce dans un silence pesant, la communauté internationale observe avec inquiétude. Pour les familles des disparus, une seule attente demeure : la vérité sur le sort de leurs proches et la fin d’une impunité qui menace les fondements mêmes de la démocratie tanzanienne.

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